Après plusieurs ministres et députés libéraux, voilà que l’ex-ministre conservateur Christian Paradis vient s’ajouter à la longue liste de politiciens qui tentent leur chance dans l’industrie du cannabis.
L’ex-lieutenant politique au Québec du gouvernement de Stephen Harper qui a quitté la vie politique en 2015 est actuellement administrateur de Borealys Biotech et de sa filiale Les Herbes de Beaumont.
Il s’agit d’un ambitieux projet de culture de cannabis thérapeutique situé dans la petite municipalité de Beaumont, de 2400 habitants, près de Lévis.
Joint par le Journal, M. Paradis n’a pas voulu parler du projet et nous a renvoyés à ses collègues (voir autre texte plus bas).
« Je ne suis pas autorisé à faire des déclarations au nom de la compagnie », a expliqué M. Paradis à notre Bureau d’enquête.
Si les anciens libéraux sont beaucoup plus nombreux à travailler dans l’industrie du cannabis, l’implication d’anciens conservateurs a de quoi surprendre. Jusqu’à tout récemment, le parti s’opposait farouchement à la légalisation.
Répression
Les années de l’ère Harper sont effectivement associées à la répression, sous forme de hausse des arrestations des consommateurs et des peines de prison minimales sévères pour la culture de cannabis.
M. Harper a aussi tenté de resserrer le règlement sur l’accès au cannabis thérapeutique en interdisant la culture à domicile pour les patients et en diminuant l’implication du gouvernement.
Avant 2013, c’est le fédéral qui produisait et distribuait le cannabis aux patients par l’intermédiaire d’un seul producteur. M. Harper a préféré ouvrir le marché aux entreprises privées. Ironiquement, il a ainsi contribué à définir l’industrie du cannabis actuelle puisque les premières entreprises créées à cette époque sont aujourd’hui les chefs de file du marché légal.
Transport pour la SQDC
Christian Paradis n’est pas pour autant le premier conservateur à retourner sa veste. Les ex-ministres Julian Fantino et Lawrence Canon comptent aussi parmi les ténors de l’ère Harper impliqués dans l’industrie.
M. Paradis est aussi impliqué dans l’industrie à travers ses activités pour Garda World, entreprise dont il est le vice-président. En janvier 2018, il annonçait que Garda voulait jouer un rôle important dans le transport de cannabis et la surveillance de site de production.
La SQDC confirme que Garda est l’un des transporteurs approuvés pour le transport de cannabis géré par ses fournisseurs.
Le maire souhaite avoir des réponses
Depuis quelques semaines, le maire de la municipalité de Beaumont, David Christopher, s’interroge quant à l’avenir du projet de serre de cannabis puisqu’il est sans nouvelle de l’entreprise concernant une rencontre d’information à l’intention des citoyens.
« On veut juste avoir des nouvelles... c’est tranquille », dit le magistrat.
Il insiste sur le fait qu’il est important que les citoyens soient d’accord avec le projet et qu’ils soient tenus informés.
« On veut une réunion avec les individus dans l’entreprise ; on ne veut pas juste voir le porte-parole : on veut voir les joueurs. Moi, je les ai rencontrés une fois, ce sont des hommes d’affaires, pas des bouffons », précise le maire.
Paradis sur place
M. Paradis était d’ailleurs présent lors de cette première rencontre. Il s’agissait d’une d’une visite « non officielle » selon le président de l’entreprise Guy Martineau. « C’était pour satisfaire le conseil d’administration, pour voir le lieu de construction et rencontrer le maire », dit-il.
M. Martineau précise que la présentation aux Beaumontois était initialement prévue en novembre, mais qu’il attendait la confirmation de la présence d’un spécialiste pour fixer une date. Le projet est toujours sur les rails, assure-t-il.
Pas avant 2021
L’entreprise attend les certificats d’autorisation du ministère de l’Environnement du Québec pour entamer la construction de l’usine.
« On a déposé ça en juin et on ne penserait pas avoir de nouvelles avant le mois d’avril », explique M. Martineau.
Une demande a été déposée en septembre 2018 pour une licence de Santé Canada. Le site étant situé sur une ancienne champignonnière, l’obtention du certificat est compliquée et plusieurs analyses doivent être faites, ce qui explique les délais. M. Martineau prévoit que la construction sera complétée au terme de 2020 ou au début 2021. Une fois cette étape franchie, Santé Canada pourra leur accorder une licence.
Le projet en bref
- Usine de cannabis médical de haute technologie pour répondre aux normes pharmaceutiques européennes
- Le marché européen est visé, car le prix y est meilleur
- La construction devrait coûter environ 50 à 60 millions $
- L’usine de 85 000 pieds carrés aura deux étages
- Entre 75 et 100 employés y travailleront
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