Il n'existe aucun outil pour mesurer si la dette des ménages est trop élevée (Photo: IStock)
Plusieurs associations de consommateurs au Canada s’inquiètent du niveau d’endettement des ménages au pays.
On martèle depuis des années que les Canadiens doivent s’attaquer à ce cancer financier qui risque de devenir incurable avec une éventuelle augmentation des taux d’intérêt et en cas de coup dur – défaillance de santé, perte d’emploi, etc.
Mais, de dire que la dette des ménages est élevée est une chose. Affirmer qu’elle est trop élevée en est une autre.
À Ottawa, le ministère des Finances reconnaît, à l’interne, qu’il n’existe aucune façon de savoir si le fardeau des dettes est trop envahissant dans les finances des ménages canadiens.
Augmentation constante du ratio dette/revenu
Selon une étude récente effectuée pour le compte du ministre des Finances Bill Morneau, le ratio de la dette au revenu disponible des ménages a connu une augmentation constante au cours des trente dernières années.
En 1990, ce ratio était de 90%. C’est-à-dire que, pour un revenu de 100 dollars, le ménage canadien moyen en devait 90.
Au quatrième trimestre de 2017 – octobre, novembre, décembre – selon Statistique Canada, la dette des ménages contractée sur le marché du crédit – hypothèques, cartes de crédit, marges de crédit – s’établissait à 170,4 dollars lorsqu’exprimée en tant que portion du revenu disponible.
En d’autres mots, ce sont des dettes de 1,70 $ pour chaque dollar de revenu disponible.
Quand ce ratio devient-il trop élevé?
L’analyse remise en août au ministre Morneau souligne qu’il n’existe aucun outil pour déterminer précisément quand le ratio atteint un seul trop élevé.
Le document dont il est question ici était classé « secret ». Il a été obtenu par La Presse canadienne grâce à la Loi d’accès à l’information.
Banque du Canada
La Banque du Canada, l’institution financière centrale au pays et gestionnaire de la politique monétaire au Canada, garde à l’œil ce ratio dette/revenu et les risques qu’il fait courir sur la santé financière des consommateurs afin de déterminer de quelle façon, de combien et de quand si, oui ou non, elle doit augmenter son taux directeur.
Des conséquences réelles et négatives
Le document analytique remis au ministre Morneau souligne qu’il existe « des conséquences réellement négatives » pour une économie si le ratio est trop élevé ou trop bas.
De fait, un ratio trop bas peut aussi avoir des conséquences fâcheuses pour l’économie d’un pays.
Il est reconnu qu’une dette élevée, voire trop élevée, peut provoquer des « récessions plus profondes et plus longues ».
Par contre, une dette trop faible peut faire descendre le taux de propriété à un niveau non optimal. C’est du moins ce qui est écrit dans la note au ministre.
Le document avance aussi que les calculs statiques au sujet de la dette échouent à tenir compte de plusieurs autres facteurs qui peuvent influencer la situation complète, notamment les politiques visant à ralentir l’endettement.
RCI, PC
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