Des millions $ pour brancher un village de 1000 habitants

Hydro-Québec prévoit que la facture pour brancher le petit village La Romaine de 1000 habitants sur la Basse-Côte-Nord à son réseau coûtera trois fois plus cher que prévu, soit 114 millions $.

À l’origine, les études menées par Hydro-Québec prévoyaient que les coûts de branchement du village La Romaine devaient s’élever à 32,2 millions $ en 2009.

Or, de nouveaux scénarios font maintenant état d’une facture qui devrait atteindre au moins 114,4 millions $, soit 82,2 millions $ de plus.

Dans des documents déposés devant la Régie de l’énergie, Hydro-Québec soutient que l’explosion des coûts est notamment liée à des travaux électriques aériens.

Selon Hydro-Québec, la construction d’une ligne de 112 kilomètres à 34 kV (dont un tronçon de 75 km sur portique de bois) est nécessaire pour raccorder le village de La Romaine à son réseau.

En 2009, les coûts des travaux aériens avaient été estimés à 21,3 millions $. Ces mêmes coûts sont maintenant passés à 82,3 millions $ (+ 61 M$).

La société d’État avance que 50 % de cette hausse des coûts est attribuable à des prix supérieurs soumis par des entrepreneurs, notamment lors de la construction d’une ligne entre Natashquan et Kegaska.

Des coûts supplémentaires

Actuellement, une vieille centrale thermique alimente les résidences des quelque 1000 habitants au village de La Romaine. À la suite du branchement du village au réseau d’Hydro-Québec, la centrale thermique sera démolie.

Hydro-Québec ignore les coûts du démantèlement qui ne font pas partie du montant demandé de 114,4 millions $ devant la Régie.

Selon des scénarios, le démantèlement de la centrale thermique de La Romaine pourrait coûter jusqu’à 7,3 millions $.

«Le projet est conçu pour faire face aux conditions météorologiques rigoureuses, et ce, sans le maintien de la centrale qui doit être fermée puisqu’elle est désuète», a fait valoir hier un porte-parole d’Hydro-Québec, Marc-Antoine Pouliot.

La société d’État soutient que les coûts de branchement représentent une économie de 70 millions $ par rapport à l’alternative de la construction d’une nouvelle centrale à La Romaine.

«Cela va permettre d’éviter l’achat d’environ 3,7 millions de litres de diesel chaque année et réduire nos émissions de 10 000 tonnes de CO2», a précisé le porte-parole.