Certains comme Raifa*, qui consomme du cannabis de deux à trois fois par semaine, vont se tourner vers la SQDC par curiosité. « Oui je vais m’approvisionner à la SQDC. Je n’ai pas de dealer stable depuis longtemps. Je vais aller à la succursale puisque ce n’est pas loin et je suis curieuse de voir ça. »
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Pour Michael*, qui consomme occasionnellement, l’opportunité de ne plus avoir à passer par des dealers est intéressante. « J’ai l’impression que pas mal n’importe qui, sauf les heavy stoner, va changer ses habitudes. »
D’autres consommateurs comme Anne* ne changeront rien à leurs habitudes.
« Le modèle choisi m’écœure un peu et j’aurais souhaité que des petits joueurs puissent prendre part à ce marché. L’idée de me faire faire la morale en succursale me tente plus ou moins, tout comme l’idée d’être fichée. Entre monter à Drummondville ou simplement prendre mon téléphone pour voir quelqu’un débarquer chez moi dans la demi-heure, pour le même prix, mettons que la décision est facile à prendre. »
« Je ne me suis jamais empêchée d’en griller un sur la Well après un show mais là j’ai un peu peur que les boubous macoutes se lancent dans une run de tickets, ajoute-t-elle. Je n’aurais jamais pensé que ça deviendrait légal de mon vivant, mais encore moins que ça deviendrait une démarche de vache à lait de contraventions diverses. »
Anne* n’apprécie d’ailleurs pas du tout le règlement en matière de culture à domicile adopté par le Québec.
« L’exception québécoise sur la culture à domicile me révolte en ti-pépère. Personnellement cette plante est la seule qui vient à bout de mes crampes menstruelles et de mes maux de tête. J’aurais apprécié pouvoir bénéficier de ses effets à moindre coût en la cultivant chez moi. »
Pour David*, qui achète souvent en grande quantité, le marché noir reste la meilleure option.
« Le fait de ne pas avoir de rabais si l’on achète en grande quantité me pousse à vouloir continuer de faire affaire avec mon fournisseur. Je serais plutôt tenté de faire affaire avec le gouvernement dans le but de déguster à petite quantité ou pour dépanner, sinon, ça ne vaut pas la peine. »
* noms fictifs
Démystifier THC et CBD
Tous les produits vendus par la SQDC seront étiquetés avec les pourcentages de deux éléments actifs soit le THC (tetrahydro-cannabinol) et le CBD (canabidiol).
Le THC est la substance qui provoque l’effet euphorisant tandis que le CBD est une substance qui n’a pas les propriétés perturbatrices du THC, mais dont le potentiel thérapeutique suscite de plus en plus d’intérêt selon la Direction de santé publique de l’Estrie. Le CBD peut même atténuer certains effets du THC.
Mais lequel choisir?
« Pour minimiser les risques à la santé à court et moyen terme, il est préférable de sélectionner un cannabis à plus grande teneur en CBD et faible teneur en THC, mentionne Dre Isabelle Samson, médecin-conseil à la direction de santé publique de l’Estrie. Il n’y a pas de seuil connu de risque faible pour le moment. Par prudence, il est mieux de s’en tenir à moins de 15 % de THC, particulièrement chez les nouveaux utilisateurs et les occasionnels, et même à moins de 8 % pour les moins de 21 ans. »
Toute consommation, peu importe les pourcentages de THC et CBD, comporte des risques pour les personnes avec un historique de problème de santé mentale, selon Dre Samson.
La Direction de santé publique de l’Estrie confirme que des traces de cannabis restent présentes dans le sang 24 h après la consommation. Des traces restent dans l’urine 2 à 3 jours pour les consommateurs occasionnels, 5 à 10 jours pour les fumeurs plus réguliers, 14 à 30 jours pour les gros consommateurs et jusqu’à 40 à 60 jours chez certains consommateurs chroniques. La période est de 1 à 5 jours lorsque la drogue a été ingérée.
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