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« Entre fluctuation de la production et hausse du dollar, le prix de l'essence n'a pas fini de faire le yoyo »

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Puits de pétrole de Shaybah de la compagnie Saudi Aramco, en Arabie saoudite, en mai.
Puits de pétrole de Shaybah de la compagnie Saudi Aramco, en Arabie saoudite, en mai. Ahmed Jadallah / REUTERS

Pertes & Profits. Voici une information qu’il ne faudra pas trop placarder samedi 17 novembre prochain, quand les inconditionnels de la voiture sortiront dans la rue : les cours du pétrole vont remonter sérieusement. Le ministre du pétrole saoudien, Khaled Al-Faleh, a indiqué, ce dimanche 11 novembre, que son pays allait réduire sa production, en décembre prochain, de 500 000 barils par jour, soit environ 0,5 % de l’offre pétrolière mondiale. Il n’en fallait pas plus pour faire grimper les cours dès ce lundi 12 novembre. La première hausse depuis près de deux semaines.

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Car si, visiblement, les automobilistes l’avaient peu remarqué, les cours du pétrole se sont effondrés de 20 % depuis la mi-octobre. Une chute spectaculaire que tente d’enrayer l’Arabie saoudite, espérant entraîner dans son sillage les pays de l’OPEP, ainsi que la Russie.

Observateur attentif des marchés, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait lui aussi noté cette dégringolade des cours. Pas pour s’en plaindre, contrairement aux Saoudiens, mais pour fustiger les compagnies pétrolières qui n’ont répercuté ces baisses que de 3 % à 5 % dans le prix à la pompe. Argument assez démagogique, puisque le prix du brut ne représente qu’un quart à un tiers du prix selon le carburant, mais qui met l’accent, il est vrai, sur la hausse de la fiscalité du diesel, décision impopulaire, mais clairement revendiquée par les pouvoirs publics, au nom de la transition écologique.

Les effets de l’embargo sur le brut iranien mal évalués

Ce n’est évidemment pas le souci des Saoudiens, qui payent leur essence quatre fois moins cher que les Français. Leur problème est d’ordre économique et géopolitique. La croissance mondiale ralentit sérieusement, ce qui signifie moins d’appétit pour l’or noir, notamment de la part des grands consommateurs, les Chinois et les Européens. Ce coup de mou, concrétisé par les révisions à la baisse des prévisions macroéconomiques pour la fin de l’année, un peu partout dans le monde, se double d’une mauvaise anticipation des effets de l’embargo américain sur le pétrole iranien, en vigueur depuis début novembre.

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En exemptant de sanctions de grands clients, comme l’Inde ou la Chine, la Maison Blanche a réduit singulièrement la portée de la mesure et, donc, son effet sur les cours. Résultat, celui du brent, qui fait référence, est passé, en dix jours, de 85 dollars à moins de 70.

La décision saoudienne aura probablement des effets à court terme. Au début de l’année, le pays avait ouvert les vannes, donnant le signal d’une augmentation de la production dans un contexte de forte demande. Mais, aujourd’hui, la Russie est réticente, et les Etats-Unis produisent comme jamais, au point de dépasser en volume l’Arabie saoudite, devenant le premier producteur mondial. Le pétrole n’en a donc pas fini de faire le yo-yo, d’autant que la remontée du dollar, qui devrait se poursuivre avec la hausse des taux, programmée par la Réserve fédérale américaine, devrait alourdir la facture des clients.

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