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La pénurie de main-d'œuvre s'aggrave encore - Le Journal de Québec

Épuisée par le manque d’effectifs en CHSLD, une infirmière clinicienne a raconté mardi soir aux dirigeants du CIUSSS de la Capitale-Nationale qu’elle avait refusé de rester au travail pour du temps supplémentaire après une 10e nuit consécutive, puisqu’elle devait encore travailler la nuit suivante. 

Face à une situation insoutenable qui perdure, des professionnelles en soins de toute la région de Québec se sont déplacées mardi soir pour interpeller les administrateurs du CIUSSS comme elles l’avaient fait il y a quelques mois. 

Malgré les efforts de recrutement de personnel, la pénurie s’aggrave dans le réseau, et les travailleuses en ont assez.

«La nuit, j’éteins des feux. Je fais tout. C’est ma réalité. Comment voulez-vous que je sois fonctionnelle quand je n’ai pas d’équipe ? En fin de semaine, il y avait zéro personnel pour un département. Il fallait faire des rotations pour assurer un minimum. Dieu merci, il n’y a pas eu d’urgence», a dénoncé Sonia Rouleau-Cyr, infirmière clinicienne depuis 12 ans. 

Trois chapeaux 

Pour combler les besoins criants, les infirmières sont souvent forcées de faire à la fois le boulot des auxiliaires et des préposés aux bénéficiaires. 

«Parfois, il faut faire manger la moitié des gens dans leur lit parce qu’ils n’ont pas été levés dans la journée. On n’arrive plus à donner les soins», a ajouté Éric Taillon, de Sainte-Anne-de-Beaupré. Selon lui, les camionneurs sont mieux protégés par la loi sur le nombre d’heures de travail. 

Une autre professionnelle a répété que les éducatrices en garderie avaient un nombre maximal d’enfants sous leur responsabilité, mais pas en CHSLD. 

«J’ai 28 patients sur deux unités depuis trois ans. Plusieurs n’ont pas leur bain par semaine, à moins de menacer d’aller dans les médias», a lancé Rachel Turgeon, employée au CHSLD Christ-Roi depuis 1997. 

«C’est quoi qu’il faut faire pour que ça change ?», a demandé Nancy Baulne, qui compte 35 ans de métier. 

Des départs 

«Elles ont assez donné. Dans six mois, ce sera trop tard. De la détresse, il y en a. Dans un CHSLD, 14 personnes ont quitté leur emploi. Pour recruter, il faudrait aussi que ça soit attrayant», a résumé Patricia Lajoie, présidente de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale (FIQ-SPSCN). 

À la suite de ces nombreuses interventions, le PDG du CIUSSS de la Capitale-Nationale a reconnu le sérieux de la problématique. 

«On en est désolé. Ce n’est pas une question financière. Il y a une pénurie de personnel et il y a un impact important sur le quotidien, sur la charge de travail», a mentionné Michel Delamarre. Selon lui, même s’il ne s’agit pas d’une justification, plusieurs actions sont en cours, notamment du recrutement de personnel à l’étranger.

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https://www.journaldequebec.com/2019/09/24/la-penurie-de-main-duvre-saggrave-encore

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