Wall Street : prudence face à l'optimisme de Jerome Powell...

Damien Mezinis, publié le 27/02/2018 à 19h00

Crédit photo © Reuters

(Boursier.com) — Wall Street, dont les trois principaux indices ont enregistré hier soir une seconde séance consécutive de vif rebond, s'affiche dans le rouge ce mardi à trois heures de la clôture.

Les investisseurs suivent avec attention aujourd'hui l'audition du nouvel homme fort de la banque centrale américaine, Jerome Powell, devant le Congrès... Le successeur de Janet Yellen, sans s'inquiéter des dernières données relatives à l'inflation, a globalement répété ce qui avait été expliqué dans les dernières "minutes", à savoir qu'une hausse "graduelle" du taux des Fed Funds restait nécessaire au regard de l'amélioration des conditions économiques.

Les opérateurs, sans céder à la panique, se montrent plutôt méfiants face à un discours économique un peu plus optimiste qu'auparavant à la tête de la Réserve Fédérale, ouvrant davantage la voie à une possible quatrième hausse des taux en 2018...

Le DJIA perd pour le moment 0,10% à 25.685 pts, le Nasdaq recule de 0,50% à 7.385 pts, et le S&P500 cède 0,29% à 2.771 pts.

Jerome Powell répond aujourd'hui aux questions des parlementaires américains. En guise d'introduction, le nouveau Patron de la Fed a confirmé sa vision optimiste de l'économie et la nécessité de rehausser graduellement les taux d'intérêt. Selon lui, la récente volatilité des marchés n'a pas remis en question les fondamentaux solides de l'économie. Il a notamment évoqué des perspectives économiques fortes et l'aspect stimulant des récentes réductions d'impôts aux Etats-Unis et de l'augmentation des dépenses publiques.

Jerome Powell estime par ailleurs que l'inflation devrait remonter cette année pour se stabiliser sur l'objectif des 2% de la Fed à moyen terme. La Fed, précise-t-il, reste soucieuse de trouver un équilibre entre les risques de surchauffe de l'économie et la nécessité de soutenir la croissance.

Interrogé sur une possible quatrième hausse des taux cette année, le Patron de la Réserve fédérale a simplement expliqué que sa confiance dans une progression de l'inflation et de l'activité économique avait progressé depuis décembre... Un optimisme susceptible de déplaire à Wall Street...

L'indice de confiance des consommateurs américains (Conference Board) pour le mois de février 2018 est ressorti à 130,8, contre un consensus de place de 126,4 et un niveau de 124,3 en janvier.

L'indice d'activité manufacturière régionale de la Fed de Richmond pour le mois de février 2018 est ressorti à +28 pts, contre +16 de consensus de place et +14 pour la lecture du mois antérieur.

L'indice FHFA (Federal Housing Finance Agency) des prix des maisons aux Etats-Unis pour le mois de décembre 2017 s'affiche en croissance de +0,3% en comparaison du mois antérieur, contre +0,5% de consensus de place et +0,5% un mois avant. En glissement annuel, l'indice du mois de décembre traduit une progression de +6,5%.

L'indice S&P Corelogic Case-Shiller des prix américains des maisons pour le mois de décembre 2017 est ressorti en croissance de +0,6% en comparaison du mois antérieur (indice '20-City' des 20 principales zones métropolitaines), en ligne avec le consensus. L'indice hors ajustements saisonniers a grimpé de +0,2% en comparaison du mois antérieur, contre +0,1% de consensus. Enfin, l'indice '20-City' hors ajustements a augmenté de +6,3% en glissement annuel, en ligne avec le consensus.

D'après le Département américain au commerce, le déficit commercial de biens US pour le mois de janvier 2018 est ressorti à 74,4 Mds$, contre 71,3 Mds$ de consensus et 71,6 Mds$ un mois auparavant.

D'après un rapport gouvernemental aux États-Unis, les commandes de biens durables pour le mois de janvier 2018 se sont inscrites en baisse de -3,7% en comparaison du mois antérieur, contre un consensus de place de -2%. Hors transport, ces commandes de biens durables ont reculé de -0,3%, contre +0,3% de consensus.

VALEURS A SUIVRE

Macy's (+5%) présente ses résultats du quatrième trimestre. Les revenus sont de 8,67 Mds$, en hausse de 1,8% en glissement annuel. A magasins comparables, les ventes montent de 1,3%, contre +0,4% de consensus. Les profits s'élèvent à 1,32 Md$, contre 475 M$ sur la même période de l'exercice précédent. Le bénéfice par action ressort à 4,31$, contre 1,54$ un an plus tôt. En base ajustée, le bpa s'affiche à 2,82$, contre 2,02$ un an avant. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 2,71$, pour des revenus de 8,6 Mds$. Sur le nouvel exercice, le groupe vise des ventes stables ou en hausse de 1% à magasins comparables, pour un bpa entre 3,55 et 3,75$ (contre 3,77$ en 2017). Les ventes totales sont quant à elles attendues en baisse de 0,5 à 2% (contre 24,84 Mds$ en 2017).

Dillard's (+13%) annonce ses comptes du quatrième trimestre. Les bénéfices sont de 157,6 M$ (5,55$ par action), contre 56,9 M$ (1,72$ par action) un an avant. Les ventes s'élèvent à 2,06 Mds$, contre 1,94 Md$ un an plus tôt. Sans prendre en compte l'impact de la réforme fiscale US, le bpa s'affiche à 2,82$. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 1,82$, pour des ventes de 2,05 Mds$. A magasins comparables, les ventes montent de 3%, contre 1,4% de consensus.

Microchip (+2%). D'après les informations de la presse anglo-saxonne, le fabricant américain de semi-conducteurs Microchip Technology serait sur le point d'acquérir son homologue Microsemi (stable actuellement à Wall Street à 64,3$). Le prix de l'opération pourrait s'élever à environ 65$ par action. Un accord pourrait même être conclu dès cette semaine... Microchip Technology détient une capitalisation boursière d'environ 20,2 Mds$, tandis que celle de Microsemi s'élève approximativement à 7,5 Mds$.

AutoZone (-10%) présente ses résultats du second trimestre fiscal. Les bénéfices s'élèvent à 289,5 M$ (10,38$ par action), contre 237,1 M$ (8,08$ par action) un an plus tôt. En base ajustée, le bpa ressort à 8,47$. Les revenus s'élèvent à 2,41 Mds$, contre 2,29 Mds$ un an avant. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel 8,79$, pour des revenus de 2,4 Mds$. A magasins comparables, les ventes US progressent de 2,2%, contre 2,7% de consensus.

SeaWorld Entertainment (-1%) a publié ses résultats du quatrième trimestre. La perte nette ressort à 20,4 M$ (0,24$ par action), contre 11,9 M$ (0,14$ par action) un an plus tôt. Les revenus reculent de près de 1% à 265,5 M$. Les analystes anticipaient en moyenne une perte par action de 0,19$, pour des revenus de 259 M$.

Apple (stable) se préparerait à commercialiser trois nouveaux smartphones cette année, selon l'agence Bloomberg. La marque préparerait notamment le plus grand modèle d'iPhone jamais produit. Un autre serait une version actualisée de la taille de l'actuel iPhone X et le troisième un modèle moins cher proposant certaines des principales fonctions de l'iPhone. Apple effectue déjà des tests de production avec ses fournisseurs et il devrait dévoiler ces nouveaux modèles cet automne, indique Bloomberg en notant que ces projets sont encore susceptibles d'évoluer. A noter que la capitalisation boursière d'Apple dépasse actuellement les 900 Mds$ !

AES Corp (+4%) publie ses résultats du quatrième trimestre. La perte nette s'affiche à 1,34 Md$, contre 949 M$ un an plus tôt. Le bénéfice par action ajusté ressort à 0,43$, contre 0,30$ un an avant. Les revenus s'élèvent à 2,64 Mds$, contre 2,66 Mds$ un an plus tôt. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 0,32$, pour des revenus de 3,5 Mds$.

Tenet Healthcare (+9%) dévoile ses comptes du quatrième trimestre. La perte ressort à 229 M$ (2,27$ par action), contre une perte de 79 M$ (0,79$ par action) un an avant. En base ajustée, le bénéfice par action ressort à 1,40$. Les revenus s'élèvent à 4,98 Mds$, contre 4,86 Mds$ un an plus tôt. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 1,30$, pour des revenus de 4,9 Mds$. Sur le nouvel exercice, le groupe vise des revenus entre 17,9 et 18,3 Mds$ (contre 19,2 Mds$ en 2017), pour un bpa entre 0,73 et 1,07$.

Fitbit (-13%) a publié ses résultats du quatrième trimestre. La perte ressort à 45,5 M$ (0,19$ par action), contre une perte de 146,3 M$ (0,65$ par action) un an avant. En base ajustée, la perte par action s'affiche à 0,02$, contre 0,56$ sur la même période de l'exercice précédent. Les revenus s'élèvent à 570,8 M$, contre 573,8 M$ un an plus tôt. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel proche de 0, pour des revenus de 588 M$. Sur le trimestre actuel, le groupe vise une perte par action entre 0,21 et 0,18$, pour des revenus entre 240 et 255 M$.

Comcast (-5%) défie Rupert Murdoch pour reprendre le groupe européen de télévision payante Sky. Le groupe américain propose 12,50 livres par action Sky, soit 22,1 milliards de livres (25,05 milliards d'euros) en numéraire, contre 10,75 livres pour Twenty-First Century Fox (-2% actuellement à Wall Street). Ce dernier, qui possède déjà 39% de Sky, a accepté de céder une partie de ses actifs, dont Sky, à Walt Disney une fois qu'il aura mis la main sur l'intégralité du réseau de télévision payante. Outre les inquiétudes des autorités de la concurrence britannique, certains actionnaires de Sky jugeaient en effet l'offre du magnat des médias assez faible... "Nous aimerions posséder l'intégralité de Sky et nous allons chercher à acquérir plus de 50% des actions Sky... Nous pensons que Sky serait très précieux pour nous alors que nous cherchons à étendre notre présence à l'international ", explique Comcast. La bataille entre les deux géants ne fait sans doute que commencer...

Boeing (+1%) vient de finaliser le contrat pour la construction des avions Air Force One (avions présidentiels aux Etats-Unis) de nouvelle génération. "Boeing est fier de fabriquer le Air Force One de nouvelle génération, mettant à disposition des présidents américains une Maison Blanche volante à un prix concurrentiel pour les contribuables", a annoncé l'avionneur sur Twitter. "Le président Trump a négocié un bon accord au nom du peuple américain". Le prix initial de ces deux avions avait été critiqué par Donald Trump à son arrivée à la Maison Blanche. Boeing avait été alors invité à revoir son offre à la baisse, chose faite visiblement...

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