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Entente au goût amer pour les travailleurs de Molson

L’entente entérinée de justesse par les syndiqués de Molson dimanche laisse un goût amer pour les travailleurs qui déplorent avoir fait des concessions sans recevoir de garanties en prévision du déménagement de la production à Longueuil.

« Ça vient de me coûter 10 000 $ dans mon fonds de pension », a lancé avec dépit Ghyslain Dufresne, un travailleur de 50 ans à sa sortie de l’école Le Plateau à Montréal où se tenait le vote décisif.

Comme plusieurs des 550 employés touchés, la perspective d’une grève ne l’enchantait pas, mais le résultat final non plus.

« Je vais prendre ma retraite à 65 ans au lieu de 61 », a-t-il laissé tomber.

Molson avait déposé aux syndiqués une offre finale dans l’espoir d’éviter un débrayage qui devait être déclenché la nuit dernière.

Le brasseur avait d’ailleurs envoyé une note interne au début du mois, dont nous avons obtenu copie, pour inciter les employés à aller voter après avoir eu un taux de participation de seulement 66 % lors du dernier scrutin.

Le contrat de travail de quatre ans a finalement été accepté à 55 % par les 453 travailleurs présents, soit un taux de participation d’un peu plus de 80 %.

Division

Cette division se faisait également sentir dans les réactions des employés que Le Journal a rencontrés.

« Il n’y a aucune garantie d’emploi pour ceux qui ne sont pas permanents, déplorait pour sa part Éric Gagné. Et les plus jeunes se retrouvent avec des assurances qui les désavantagent. »

Beaucoup de ses collègues étaient néanmoins soulagés de ne pas devoir vivre une grève et ses conséquences financières.

Les importantes divergences d’opinions entre les différentes générations de travailleurs sur le régime de retraite et les assurances collectives ont été au cœur des négociations.

Ce fut d’ailleurs les points les plus discutés lors de la période de questions précédant le vote.

Selon le syndicat, des gains ont été réalisés en ce qui concerne les salaires et les clauses de sous-traitance.

<b>Stéphane Lacroix</b></br>
<i>Teamsters</i>

Photo Agence QMI, Joel Lemay

Stéphane LacroixTeamsters

« Le vote des travailleurs reflète leur inquiétude face à la nouvelle usine », soutient Stéphane Lacroix, directeur des communications des Teamsters qui représentent les salariés.

De nombreux syndiqués ont confié au Journal s’inquiéter de l’automatisation des opérations avec la construction d’une nouvelle brasserie pour 2021 en remplacement de celle de la rue Notre-Dame Est.

Maintien

Le syndicat entend maintenant amener Molson à s’engager à maintenir les emplois, notamment pour la production de bières en bouteille, au nouveau complexe brassicole de Longueuil.

« On ne négociait pas pour la nouvelle usine », a mentionné François Lefebvre, directeur des affaires corporatives, Québec et Atlantique pour MolsonCoors.

« On comprend l’inquiétude des employés, ajoute-t-il. Mais notre investissement démontre que l’on veut garder des emplois manufacturiers au Québec. »

L’entreprise s’est dite satisfaite d’être parvenue à une entente « équitable pour tous » et souhaite continuer à travailler en collaboration avec les employés.

Brasserie Molson de la rue Notre-Dame

  • Fondée en 1786
  • 550 employés syndiqués
  • Salaire moyen entre 50 000 et 60 000$
  • Âge moyen: 45 ans
  • Moins de 10% sont des femmes

Nouvelle entente en bref

  • Une partie de la sous-traitance est éliminée.
  • Augmentation de salaire de 5 % sur quatre ans
  • Prime de signature de 1000 $
  • Régime de retraite à cotisation déterminée avec une participation de 16,5 % de Molson.
  • Entériné à 55 % par les syndiqués.

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http://www.journaldemontreal.com/2018/03/11/entente-au-gout-amer-pour--les-travailleursde-molson

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