Grâce à un bras robotisé, il mangera seul pour la première fois en 6 ans

Un homme de 45 ans lourdement handicapé qui se bat pour rester chez lui pourra maintenant manger seul grâce à un bras robotisé, ce qu’il ne pouvait plus faire depuis six ans.

Alain Gaudet souffre d’amyotrophie spinale de type 3, une maladie dégénérative incurable qui entraîne la destruction des muscles. Il peut parler et bouger le bout des doigts, mais le reste de ses muscles ne fonctionnent plus.

M. Gaudet engage 12 personnes qui viennent l’aider à sortir du lit, manger et prendre son bain, pour éviter les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).

Le 29 janvier, il a atteint la cible de 23 900$ pour rester chez lui pour la prochaine année, grâce à la générosité de plus de 120 personnes.

Le bras Obi

Ce budget comprend l’achat du bras Obi, une petite merveille robotisée à deux boutons qui pourra l’aider à manger seul. Cet équipement, qui vaut 7600 $, pourra aller chercher des aliments dans une assiette et les porter jusqu’à sa bouche.

Alain Gaudet se souvient du souper du 12 octobre 2012, première fois où il ne pouvait plus s’alimenter.

«En essayant de prendre la première bouchée, mon bras n’a pas réagi, même si je forçais. Je me suis mis à pleurer. Je me demandais ce que j’allais faire pour rester chez moi», raconte-t-il.

Son bras gauche était à peine capable de manipuler une souris d’ordinateur. Ç’a été un coup dur que de réaliser que quelqu’un d’autre devrait désormais le nourrir.

Le spectacle-bénéfice Mike Ward le Magnifique a pris forme à la suite de cette perte d’autonomie.

La campagne de financement d’Alain Gaudet, combinée aux revenus du spectacle, totalise les 45 000 $ nécessaires pour boucler son budget total de 75 000$, car le gouvernement lui donne 30 000$. Québec économise avec Alain Gaudet qui reste à la maison, car il paie en moyenne 82 448$ par bénéficiaire en CHSLD.

«C’est anormal que ce soit des donateurs qui me permettent de vivre à domicile. Étant la Capitale de la taxation nord-américaine, pourquoi on n’est pas capable d’avoir des services de qualité?», dit-il.

Journal

Il estime que l’article du «Journal de Montréal» paru en décembre sur sa campagne s’est reflété en dons. Il a aussi pu compter sur une entrevue avec l’animateur de radio X Jeff Fillion, comme chaque année. Fillion a été un des premiers à s’intéresser à son histoire, il y a 12 ans.

«Je n’ai pas honte de dire que c’est lui qui m’a mis au monde. Mes levées de fonds étaient toutes petites, mais dès que Jeff s’est intéressé à mon histoire, ç’a pris des proportions intéressantes», dit-il.

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