Les Québécois ne sont pas à l’abri du vol de leurs données personnelles par Facebook ou d’autres géants du web à des fins politiques par une entreprise avec un gros portefeuille.
« Ça pourrait se faire ici. Ça dépend juste de l’argent qu’on est prêt à mettre sur la table pour obtenir les données et de l’équipe qu’on va mettre derrière pour les analyser », affirme le consultant en marketing numérique Titan Interactif Samuel Parent.
Facebook est attaqué de toutes parts depuis que la firme de communication américaine Cambridge Analytica est accusée d’avoir pris les données de 50 millions de ses utilisateurs pour s’en servir lors des dernières élections.
« Un utilisateur Facebook sait que ses données personnelles seront utilisées par Facebook pour lui donner de la publicité ciblée, mais il se s’attend pas à ce qu’elles soient transférées à une autre partie pour influencer l’élection d’un président », résume l’avocat spécialiste du droit d’internet Allen Mendelsohn.
Pointe de l’iceberg
Pour Samuel Parent qui enseigne les médias numériques à l’Université de Sherbrooke, Facebook pourrait bien ne pas être le seul à avoir vendu ses données à des firmes privées.
« Il se peut fort probablement que Google ait signé ce genre d’entente là avec des entreprises ou des institutions universitaires aux fins de recherche ou d’analyse statistiques. Ce n’est pas toujours avec un objectif machiavélique », nuance-t-il toutefois.
Une vision partagée par Yanik Deschenes à la tête des communications mondiales chez Sid Lee. Selon lui, la rare sortie du PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, montre qu’il prend la question au sérieux. « On n’est pas à l’abri de ça, mais les organisations vont faire leurs devoirs. Elles ont appris de tout ça », observe-t-il.
Pratique répandue
Au-delà de ce scandale qui fait perdre des plumes à Facebook, l’utilisation de données fait déjà partie du quotidien de nombreuses organisations qui s’en servent chaque jour pour mieux huiler leurs stratégies marketing.
Moyennant quelques dollars, un concessionnaire de voitures peut, par exemple, se tourner vers des bases de données de profils de personne pour trouver le client parfait dans le bon groupe d’âge, dans la bonne ville et dans la bonne langue.
« On peut cibler des gens qui ont manifesté un comportement d’achat ou un intérêt ces cinq derniers jours pour tel modèle, telle option... et même telle couleur », explique Samuel Parent de Titan Interactif.
Responsabilité individuelle
De son côté, le directeur général de l’Institut de la confiance dans les organisations, Donald Riendeau, estime que les gens auraient intérêt à lire les conditions d’utilisation des réseaux sociaux.
« Les contrats de Facebook ne sont pas pires que ceux de Snapchat ou de Pinterest ou d’autres. Regardez tous vos contrats, et vous allez avoir peur, je vous le dis », lance-t-il.
L’avocat qui forme ses collègues au barreau sur la question depuis des années admet même que ses collègues ne prêchent pas par l’exemple. « Il n’y a pas 10 % des avocats qui lisent les conditions de Facebook. Imaginez la population », conclut-il.
5 fournisseurs majeurs de données
Experian
Activité et cote de crédit, démographie, psychographie, comportement média, comportement consommateur
Acxiom
Démographie, habitation, véhicule, économie, achats, intérêts
Datalogix
Alimentation et restauration, tabac, vêtements et souliers, produits nettoyants, produits animaliers, cosmétiques
Equifax
Activité et cote de crédit, démographie
Quova (Neustar)
Géographie
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