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60 km/h au lieu de 30 : quand les chauffeurs de la STM accélèrent pour arriver à l'heure

Les chauffeurs d'autobus de la Société de transport de Montréal (STM) dénoncent leurs temps de parcours, qu'ils jugent irréalistes. Ils affirment ne pas pouvoir respecter les horaires en roulant à la limite de vitesse permise. Pour éviter les plaintes de la clientèle, certains pèsent sur l'accélérateur.

Un texte de Thomas Gerbet

Un jeudi matin, sur la ligne 34 Sainte-Catherine, toutes les conditions sont bonnes : pas de travaux, pas de trafic et pas trop de clients. Pourtant, l'autobus conduit par Chantal Rouillard est déjà en retard de huit minutes.

« Maintenant, c'est une zone de 30 km/h, et les horaires n'ont pas été changés, explique la chauffeuse. Il faudrait continuer à rouler à 40, 45 ou 50 km/h pour pouvoir arriver à l'heure. Mais moi, mon intention, c'est de conserver mon permis de conduire, ne pas avoir de contravention. »

Arrivée au bout de la ligne, Chantal doit vite repartir dans l’autre sens pour limiter son retard. « Vous voyez, je suis supposée être partie depuis quatre minutes et je n'ai pas encore fait mon embarquement. Donc, je n'ai pas eu le temps d’aller à la toilette non plus. »

« C'est trop serré; on manque de temps, dénonce un autre chauffeur qui a préféré garder l'anonymat. Plusieurs chauffeurs nous ont confié dépasser les limites de vitesse pour pouvoir arriver à l’heure. L'un d'entre eux a déjà avoué à son syndicat rouler parfois à 60 km/h dans une zone de 30 km/h.

Des chauffeurs sous pression

Le Syndicat des chauffeurs d'autobus, opérateurs de métro et employés des services connexes affirme que ses membres sont sous pression car de plus en plus souvent victimes des plaintes de clients, et ce, parfois de façon agressive.

« Les retards sur les horaires, ce sont les clients qui écopent directement, dit le président du syndicat, Renato Carlone. Ils sont en retard pour les écoles, pour le travail… et c'est le chauffeur d’autobus qui est stressé avec ça. C’est normal que le client soit insatisfait. »

La STM promet une réévaluation complète cet automne

La Société de transport de Montréal demande à ses chauffeurs de respecter les limites de vitesse. Elle estime cependant qu'il n'y a pas de problème puisque la vitesse moyenne des autobus dans la ville est de 18 km/h.

La STM affirme par ailleurs avoir augmenté les temps de parcours ces dernières années et les réajuster tous les 18 mois.

« On a mis en place des temps de battement, explique la porte-parole Johanne Dufour. Ce sont de petites périodes à la fin des parcours qui permettent aux chauffeurs de se repositionner au bon moment, soit quand ils arrivent en avance ou quand ils arrivent en retard. »

La STM promet une révision complète du réseau cet automne. En attendant, elle se dit déjà disposée à travailler de concert avec les chauffeurs et la clientèle pour recueillir leurs observations sur le terrain.

Le sujet des horaires est au coeur des négociations de convention collective en ce moment entre les chauffeurs et la STM. Les syndiqués n’excluent pas de déclencher une grève.

Après avoir appris la date de diffusion de notre reportage, la STM a convoqué les médias le jour même pour une séance d'information au sujet de l'organisation du travail des chauffeurs, la planification des horaires et les temps de parcours.

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