
La Réserve fédérale américaine (Fed) a légèrement relevé ses taux d’intérêt mercredi, pour la troisième fois de l’année, en insistant sur le dynamisme de la première économie mondiale, avec l’objectif d’éviter la surchauffe d’une économie en pleine forme jusqu’ici, malgré la guerre commerciale.
Les taux, augmentés d’un quart de point de pourcentage, sont portés dans la fourchette de 2 % à 2,25 %, leur plus haut niveau depuis dix ans, à la veille de la crise financière. La Fed prévoit toujours d’augmenter ses taux encore une fois en 2018 et trois fois en 2019, selon un communiqué du comité monétaire, publié à l’issue d’une réunion de deux jours.
Le président de la Fed, Jerome Powell, s’est fait l’écho, lors d’une conférence de presse, d’« inquiétudes grandissantes de la part des entreprises » du pays quant aux effets de la guerre commerciale avec la Chine sur leur activité. Il a notamment cité des craintes concernant les chaînes d’approvisionnement, l’accroissement des coûts ou encore des pertes de marché, en ajoutant que la Fed s’inquiète de la « perte de confiance des entreprises, qui réduit les investissements ».
Pour la première fois depuis 2011, la Fed ne qualifie plus sa politique monétaire comme étant « accommodante », ce qui était synonyme d’une politique monétaire à bas taux dans l’optique de soutenir la reprise. Elle n’a toutefois pas encore choisi comment caractériser sa nouvelle approche.
La Banque centrale a en outre révisé en nette hausse sa prévision de croissance pour cette année aux États-Unis, mais a laissé inchangée son estimation d’inflation. Elle table désormais sur une croissance du PIB de 3,1 %, contre 2,8 % anticipés en juin. L’inflation devrait, elle, accélérer à 2,1 %, comme il avait été estimé en juin. Sur le front de l’emploi, le taux de chômage devrait s’établir à 3,7 % (+ 0,1 point) avant de diminuer à 3,5 % en 2019 et en 2020. Pour 2019, la croissance du PIB devrait ralentir à 2,5 % même si ce taux est légèrement supérieur aux prévisions de juin (+ 0,1 point). Dans le même temps, l’inflation sera moins forte que prévu, à 2 % (– 0,1 point).
Le communiqué du comité monétaire ne mentionnait pas les risques liés à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. L’escalade du bras de fer commercial apparaît, aux yeux de certains économistes, comme le risque à la baisse le plus important pour l’économie américaine.
Depuis la précédente réunion du Comité monétaire (FOMC), la croissance, toujours dopée par le stimulus budgétaire (réductions d’impôts et augmentation de dépenses), a poursuivi une cadence soutenue, probablement au-dessus de 3 % au troisième trimestre en rythme annuel après s’être affichée à 4,2 % d’avril à juin. Le taux de chômage est proche de son plus bas niveau en près de 20 ans à 3,9 % et l’inflation a lentement franchi la cible de 2 % de la Fed à 2,3 %, un sommet en six ans, selon l’indice PCE, l’indice des prix basé sur les dépenses de consommation.
Trump mécontent
Le président américain, Donald Trump, a déploré mercredi la décision de la Banque centrale d’augmenter les taux d’intérêt, estimant que l’argent pouvait être utilisé à d’autres fins. « Malheureusement, ils viennent juste d’augmenter un peu les taux d’intérêt parce que nous [l’économie] nous portons bien. Je ne suis pas content », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « Je préférerais diminuer la dette ou autre chose. Créer plus d’emplois. Je suis donc inquiet du fait qu’ils semblent aimer augmenter les taux d’intérêt ».
Le président républicain avait déjà critiqué en juillet la politique monétaire de la Réserve fédérale, déplorant que la montée des taux d’intérêt renchérisse les crédits à la consommation et fasse grimper le dollar.
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