
Depuis la première présentation de cet événement en 2014, le marché de l’emploi s’est radicalement transformé dans la région. À ce moment, le taux de chômage en Mauricie s’établissait à 8,6 %. Lors de la dernière enquête mensuelle sur la population active de Statistique Canada, le même indicateur montrait 5 % en août. Au cours de la même période, le nombre de personnes en emploi dans la région est passé de 114 900 à 122 200, un bond de 6 %, alors que la population active n’augmentait que de 2,4 %.
«Entre l’objectif poursuivi il y a cinq ans et la réalité d’aujourd’hui, il y a une transformation à peu près complète», corrobore le maire de Shawinigan, Michel Angers. «Il y a des salons de l’emploi partout à travers le Québec. Il faut innover, être original et se donner des perspectives qui feront qu’autant les entreprises que les chercheurs d’emplois vont y trouver leur compte.»
Lors des premières éditions, les organisateurs étaient étonnés de constater que les chercheurs d’emplois se pointaient par dizaines quelques heures avant l’ouverture des portes. Aujourd’hui, les employeurs affichent le même engouement, de sorte que les 86 places prévues pour eux et les divers organismes sont déjà réservées. «On en refuse!», sourit David Marcouiller, coordonnateur du salon et conseiller en développement économique à la Ville de Shawinigan.
Pour maximiser les chances de succès, le comité organisateur instaure certaines nouveautés. La plus importante consiste en la création d’un nouvel outil en ligne (sur la page d’accueil de www.salonemploishawinigan.ca) pour permettre aux candidats de consulter les offres d’emploi et même postuler avant la présentation de l’événement. Un employeur peut donc, en principe, donner rendez-vous à un candidat au salon et procéder à une entrevue dans l’un des nouveaux espaces prévus à cette fin.
Le coordonnateur souhaite que cette approche attire les chercheurs d’emplois d’autres marchés. Selon son évaluation, pas plus de 2 % des visiteurs des éditions précédentes venaient de l’extérieur de la Mauricie.
«D’habitude, on faisait quelques efforts pour aller à l’extérieur, mais c’était toujours difficile», reconnaît M. Marcouiller. «Cette année, avec la plateforme, ça va devenir plus attractif. Généralement, on attire entre 1200 et 1500 personnes au salon, mais on s’attend à un boum en raison des efforts de promotion qui auront été faits par nos partenaires.»
M. Angers rappelle toutefois que la réalité du marché du travail régional ressemble à celle de l’ensemble du Québec. «Tout le monde veut aller puiser dans le bassin du voisin», fait-il remarquer. «On va tenter notre chance, nous aussi!»
Deux zones
L’aménagement intérieur du salon a été revu. Deux nouvelles zones sont créées pour regrouper, d’une part, les entreprises manufacturières et, d’autre part, celles des technologies de l’information. Les responsables veulent donner à chaque milieu un aperçu fidèle de l’environnement de travail de ces secteurs. Dans chaque zone, les entreprises ont donc travaillé ensemble pour rendre l’endroit attrayant et cette collaboration a été soulignée jeudi matin. Le maire fait remarquer que les défis communs favorisent ce rapprochement.
«Au cours de la dernière année, Shalwin, Kongsberg, SIM - Cognibox, CGI me parlent toujours de pénurie de main-d’œuvre quand je les rencontre», confirme-t-il. «Tout le monde a de la difficulté et en raison de cette pénurie, les entreprises ont encore plus d’intérêt.»
Un porte-parole a été désigné pour chaque zone. Pour le manufacturier, il s’agit de Charles-André Normand, conseiller en ressources humaines chez Shalwin.
«On va apporter l’usine au salon de l’emploi», image-t-il. «Chaque entreprise va réaliser cet objectif en concordance avec ses valeurs. Nous voulons offrir une nouvelle vision aux chercheurs d’emploi.»
Dans la zone TI, c’est Alexis Huard, cofondateur de Rum&Code, qui remplira ce rôle. Il souhaite démontrer, à travers ce salon, la diversité des carrières possibles en technologies de l’information à Shawinigan, au-delà des programmeurs - analystes. «On a aussi besoin de gens en ressources humaines, en comptabilité...», avance-t-il.
«La formule cadre de plus en plus avec la réalité des entreprises d’aujourd’hui, où elles doivent mieux se vendre étant donné le contexte de la pénurie de main-d’œuvre», termine M. Marcouiller.
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