Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes étudie présentement la demande faite par Postes Canada, lundi matin, d’accepter « une période de restriction » qui s’étirerait jusqu’au 31 janvier 2019, pendant laquelle le STTP suspendrait tout moyen de pression, incluant les grèves tournantes, et la société n’imposerait pas de lockout.
La société de la Couronne a expliqué par voie de communiqué que cette « période de restriction […] permettrait aux deux parties de collaborer jusqu’à la fin janvier pour immédiatement mettre un terme aux grèves tournantes, reprendre la médiation et amorcer un processus qui mènerait à une résolution définitive ».
À première vue, la réaction syndicale est plutôt tiède, puisque le STTP estime que ce sont justement ses moyens de pression qui ont fait tourner le vent.
« Ça fait 11 mois qu’on est en négociation et, la semaine dernière (mercredi le 14 novembre), c’était la première fois que Postes Canada faisait une offre dans laquelle il y avait certaines avancées. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant ? », s’est interrogée Lise-Lyne Gélineau, présidente de la section locale de Montréal du STTP, en entrevue avec La Presse canadienne.
« Nous avons fait deux contre-offres samedi, auxquelles ils n’ont pas répondu, et ils arrivent avec cette demande de trêve ce matin », a-t-elle fait valoir.
« C’était comme le début d’une véritable négociation et on aurait pu réussir. C’est ce qu’on veut depuis le début, mais c’était la première offre qui comportait une certaine ouverture », a précisé la porte-parole syndicale.
Postes Canada ajoute dans son communiqué qu’il « s’agit de la dernière chance […] de traiter le courrier accumulé avant que l’avalanche de colis des Fêtes ne frappe ses établissements ».
« Le centre de tri de Montréal a beaucoup de volume, a reconnu Mme Gélineau. C’est clair qu’on pourrait réussir à passer au travers si on avait une entente négociée. À partir du week-end prochain, le volume va augmenter avec les commandes en ligne et Noël qui s’en vient et ça va s’ajouter à l’accumulation des dernières semaines », a expliqué Mme Gélineau.
Postes Canada propose également au syndicat la reprise immédiate de la médiation avec un médiateur nommé par le gouvernement et approuvé par les deux parties jusqu’à la fin de la période de restriction ; un paiement spécial allant jusqu’à 1000 $ versé aux employés représentés par le STTP à la fin de janvier si aucun arrêt de travail n’est déclenché d’ici la fin de la période de restriction ; et le rétablissement des deux conventions collectives du STTP, incluant tous les avantages sociaux, pour la durée de la période de restriction.
Dans l’éventualité où des ententes ne seraient pas conclues d’ici au 31 janvier, ajoute la société, le médiateur soumettrait des recommandations pour le règlement. Si elles n’étaient pas adoptées par les parties, l’arbitrage exécutoire serait mis en œuvre. Postes Canada prévient que cette proposition n’est valide que jusqu’à 17 h, lundi.
Les grèves tournantes du STTP touchaient lundi la Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario. Des piquets de grève avaient notamment été installés à Kelowna, à Edmonton, à Kitchener et à Scarborough.
Le syndicat a demandé en fin de semaine au gouvernement fédéral de nommer de nouveau un médiateur pour tenter de résoudre le conflit.
Une porte-parole de la ministre du Travail, Patty Hajdu, a refusé de dire si Ottawa acquiescerait à la demande d’un nouveau médiateur, disant simplement que le fait que les deux parties soient toujours déterminées à trouver une solution reste un bon signe.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Postes Canada propose une trêve des Fêtes à ses syndiqués"
Post a Comment