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Faire des affaires au Québec prend trop de temps et nuit à l'investissement - Le Journal de Montréal

Le Québec de François Legault a beau se dire « ouvert aux affaires », il ne l’est pas suffisamment pour le président d’Osisko Redevances Aurifères.

Sean Roosen, président du conseil d’administration et chef de la direction de l’entreprise minière, n’a pas la langue dans sa poche. Il n’hésite pas à monter au créneau pour dénoncer la disparition de sièges sociaux de son industrie au Canada, un phénomène qui mène à la perte de nombreux emplois très bien rémunérés.

Il a ainsi récemment dénoncé la vente de la canadienne Goldcorp à l’américaine Newmont, qui devient donc propriétaire de la mine Éléonore, au Québec, près de la baie James.

Il a aussi déploré la vente de Barrick Gold, qui s’est traduite par l’élimination du siège social torontois de la compagnie et de près de 100 emplois au pays.

« On parle beaucoup de jobs de qualité en ce moment, à 100 000 $ par année et plus. Bien, au Canada, entre 20 et 30 % des jobs de plus de 100 000 $ sont dans le secteur des ressources naturelles », explique le chef d’entreprise.

Mais les entreprises sont loin d’être les seules à blâmer, selon lui.

Un projet minier a aujourd’hui beaucoup plus de chances de se réaliser dans d’autres pays qu’au Canada en raison du nombre important d’intervenants et de la bureaucratie de chaque palier de gouvernement, a estimé M. Roosen, lundi, en marge d’une allocution au Cercle canadien de Montréal.

« Un risque »

« J’en ai déjà parlé avec Felix Chee, à l’époque chef de China Investment Corp., au Canada. Pour lui, le Canada était perçu comme un risque : il y a tellement de niveaux de gouvernement. Si tu règles tout du côté fédéral, ça prend tellement longtemps que peut-être que le gouvernement provincial aura changé, ou les élus à la ville, ou le chef des Premières Nations de la localité où est la mine. Il y a tellement de réglementations qui peuvent changer, c’est impossible de savoir combien de temps un processus peut réellement prendre. »

Il ne milite pas pour un assouplissement des règles, mais pour leur simplification, dit-il.

« C’est sûr et certain qu’aujourd’hui, quand tu fais le calcul d’un projet, tu dois savoir combien de temps ça va prendre à le faire décoller. Si ça prend 10 ans, tu sais que tu as des frais administratifs à [payer] pendant 10 ans. C’est difficile de trouver des actionnaires prêts à attendre pendant 10 ans. Ils vont mettre leur argent dans Apple à la place, ils n’ont pas 10 ans, ils veulent du rendement maintenant. »

Ces propos recoupent ceux de François Legault, qui a affirmé pendant la campagne électorale qu’il souhaitait que les évaluations environnementales pour les projets miniers se déroulent plus rapidement afin d’améliorer la compétitivité du Québec dans cette industrie.

C’est aussi l’avis de l’Association minière du Québec, qui demande au gouvernement de s’attaquer rapidement à la réduction des délais qui caractérisent le développement des projets miniers au Québec.

 

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