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Dans nos archives: un studio érotique controversé à Québec - Le Journal de Québec

Le 17 mars 1988, il y a 31 ans, le nouveau studio érotique Joli-Corps soulevait la controverse pendant plusieurs jours à Québec.

Québec à l’heure des peep-shows, « Danses privées pour voyeurs timides », titrait alors en grosses lettres Le Journal de Québec.

Sur la rue Saint-Joseph, le propriétaire Pierre Gagnon avait décidé d’offrir de l’érotisme dans des cabines vitrées.

Les vitrines du salon privé attiraient les passants, curieux d’en savoir un peu plus sur ce qui se passait entre les murs de l’établissement.

Photo d’archives

Pour quelques dizaines de dollars, les hommes de la région pouvaient donc satisfaire leurs fantasmes de voyeurisme pendant une vingtaine de minutes en toute intimité, dans une formule inédite dans la capitale.

Discrétion

Bien avant que la Cour suprême ne juge « acceptable » les danses contact, le concept du studio Joli-Corps proposait une jeune femme exécutant son numéro sur une scène circulaire entourée de onze cabines individuelles, chacune étant munie d’une porte verrouillée pour mettre à l’aise le client.

« Toutes les cabines sont d’ailleurs munies d’une bouteille de lave-vitre et d’essuie-tout, dont le client pourra se servir à sa discrétion », écrivait-on à l’époque. En 1988, les élus se sont montrés impuissants, et la demande de permis avait été jugée conforme, selon le cabinet du maire, Jean Pelletier.

Les opposants à l’arrivée du studio Joli-Corps ont manifesté près du commerce contre cette incitation à la débauche.

Photo d’archives

Les opposants à l’arrivée du studio Joli-Corps ont manifesté près du commerce contre cette incitation à la débauche.

L’arrivée du salon de danse privée avait notamment soulevé l’opposition farouche du comité de pastorale qui voulait prendre les dispositions nécessaires pour faire avorter le projet.

« Ce sera un endroit très bien tenu où les clients n’auront pas de contacts avec les filles », se défendait le propriétaire.

Le clergé attaque

Une cinquantaine de citoyens du quartier Saint-Roch ont aussi manifesté leur mécontentement dans la rue. « On refuse que notre quartier soit un petit Pigalle », avait affirmé le curé de l’église Saint-Roch, Pierre-André Fournier, porte-parole des manifestants.

Le clergé n’avait pas dit son dernier mot. Mgr Raymond Lavoie a également décidé de lancer un étrange concours pendant son homélie. Craignant un bordel et dénonçant l’obscénité, le religieux avait imploré « le feu du ciel ».

« Nous allons photographier tous les clients entrant au studio Joli-Corps, et toutes les photos prises en une semaine seront exposées dans le Mail Centre-Ville et dans les journaux si ces derniers le veulent bien. »

– Texte et recherche : Jean-François Racine et Stéphane Doré

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https://www.journaldequebec.com/2019/03/17/dans-nos-archives-un-studio-erotique-controverse-a-quebec

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