«J.E.» | Des organisations criminelles derrière la falsification d'odomètre - TVA Nouvelles

En plus d’être une pratique courante au Québec, la falsification d’odomètres est une activité très lucrative pour des organisations criminelles sans scrupule, a révélé l’enquête de l’émission «J.E.».

Plusieurs spécialistes qui reculent les odomètres se partagent des territoires protégés qu’ils achètent à fort prix auprès de ceux qui dirigent ces réseaux.

Ils peuvent payer jusqu’à 450 000$ pour un territoire qui s’étend de Québec à Trois-Rivières, selon ce qu’une source bien au fait des activités des trafiquants d’odomètres a confié à «J.E.».

N’en doutez pas, ils font ensuite beaucoup d’argent. «Pour les gars qui font ça, c’est un emploi à temps plein. Ils font jusqu’à 10 véhicules par jour, ce n’est pas une job à temps partiel», dit-il.

«Il peut y avoir des gens qui vont empiéter sur son territoire, mais après une visite de certaines personnes, ils (les intrus) n’y retournent plus», ajoute notre source pour démontrer le sérieux de ces organisations pour écarter la compétition.

En conclusion, cet homme qui ne veut pas être identifié estime qu’un trafiquant d’odomètres peut faire de 4000 à 6000$ par jour.

Une équipe de «J.E.» s’est rendue dans un garage dans la grande région de Montréal. Des caméras cachées permettent de constater comment on réussit à reculer l’odomètre d’une voiture de dix ans d’usure. Le prix pour la falsification illégale de l'odomètre est d’à peine 250$.

Par le fait même, la valeur de l'automobile a augmenté d’environ 5000$ sur le marché des véhicules d’occasion. Une opération toute simple faite en cinq minutes et qui laisse peu de traces dans les ordinateurs de la voiture.

Le jeune homme qui a reculé l’odomètre nous a mentionné qu’il en coute beaucoup plus cher pour trafiquer les voitures de luxe. Dans certains cas, la facture peut s’élever jusqu’à 1500$.

Les clients sont bien souvent des conducteurs qui ont dépassé le kilométrage prévu au contrat de location lorsque vient le temps de remettre leur véhicule chez au concessionnaire parce qu’ils ne veulent pas payer la pénalité prévue au contrat.

En entrevue à l’émission «J.E.», Denis Noël, aviseur technique au CAA-Québec recommande aux acheteurs de véhicules d'occasion de faire leur enquête pour ne pas se faire avoir.

Le mécanicien de 37 ans d’expérience rappelle l’importance de demander un rapport d’historique du véhicule, ce que fait la compagnie Carfax, avant d’en faire l’acquisition.

Également de vérifier les factures d’entretien et les transactions faites à la Société d’assurance automobile. Autant d’endroits où on peut vérifier l’évolution du kilométrage du véhicule.

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