Installer des boîtes de partage pour les invendus alimentaires ou distribuer des sacs de compostage dans les épiceries sont des exemples de mesures suggérées, jeudi, pour réduire le gaspillage alimentaire et les déchets produits à Montréal.
Celles-ci ont été évoquées à l'occasion de la consultation publique sur le plan 2020-2025 de gestion des matières résiduelles de la Ville de Montréal, dont les auditions viennent de débuter à l’hôtel de ville.
Atlantide Desrochers de l’organisme Partage et Solidarité, a par exemple proposé que des boîtes de partage des invendus alimentaires soient installées dans la ville, un peu à la manière des boîtes de partage de livres.
Dans une vidéo, Mme Desrochers montrait des bennes contenant des aliments pouvant être encore comestibles. «En arrière, les poubelles sont remplies de nourriture, car les commerçants n’ont pas de solutions», a-t-elle dénoncé. Des boîtes pour disposer des invendus, «ça évite aux gens qui veulent se nourrir de fouiller parmi les vidanges».
Toutefois, certains invendus ne peuvent pas être redistribués pour des raisons de salubrité, a souligné le Conseil canadien du commerce de détail. C’est au niveau des ménages que le gaspillage alimentaire est le plus important, selon l’organisation.
Faciliter le compostage
Selon la Ville, la production de matières résiduelles par habitant est passée de 534 kg/an à 465 kg/an entre 2010 et 2018. Si près de la moitié des matières résiduelles sont valorisées, le taux de récupération est de 26% pour les matières organiques, soit en deçà du 60% visé.
Le groupe environnemental STOP suggère de rendre le compostage plus simple, notamment en encourageant les épiceries à distribuer des sacs compostables. La traçabilité permet aussi d’assurer que les matières se rendent à destination et que les efforts des gens ne sont pas vains, propose l’organisme.
Emballages en plastique
Si les emballages en plastique sont souvent pointés du doigt, ils demeurent efficaces pour conserver les aliments, a fait valoir Sophie Perreault, présidente de l’Association québécoise de la distribution de fruits et légumes.
«Le prix est encore l’élément déterminant dans les décisions d’achat de nombreux consommateurs. Les consommateurs s’attendent à ce que le secteur des fruits et légumes frais adopte des emballages durables sans impact négatif sur les prix. C’est tout un défi.»
Un retrait des emballages sans solutions de rechange entraînerait des pertes alimentaires et financières, prévient-elle.
Les auditions se poursuivent vendredi et quatre autres séances sont prévues en janvier.
En plus de cette consultation, la Ville devra se pencher spécifiquement sur la cessation du gaspillage alimentaire, puisqu’une pétition a récolté 15 848 signatures, soit plus que le minimum requis pour obliger la tenue d’une consultation.
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