La multinationale du médicament McKesson a accepté de payer une amende de 21,5 millions $ à la Régie de l’assurance maladie du Québec qui la soupçonnait d’avoir versé des ristournes illégales à des centaines de pharmaciens.
C’est la deuxième fois en moins de 10 ans que l’entreprise qui détient les bannières Proxim et Uniprix débourse de fortes sommes à la suite d’enquêtes de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). En 2013, le distributeur de médicaments avait accepté de payer un montant record de 40 M$ après cinq ans d’investigation de la Régie.
En janvier 2019, notre Bureau d’enquête avait révélé que des dizaines de pharmaciens propriétaires, principalement affiliés à Uniprix, avaient reçu une lettre de la RAMQ. On y apprenait que la Régie était à la recherche d’informations sur tout avantage, sous toute forme que ce soit, qui aurait été versée par McKesson ou des fabricants de médicaments.
Ristournes illégales
On s’intéressait notamment à un programme appelé FIT, mis en place pour favoriser certains fabricants de médicaments. En devenant membres du programme, les pharmaciens s’assuraient de toucher des ristournes sur l’ensemble des médicaments qu’ils recevaient, un avantage que n’avaient pas les professionnels non membres du programme.
Selon nos informations, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires avait offert son assistance aux pharmaciens visés pour les conseiller.
De son côté, McKesson avait jugé que le programme était conforme.
Il faut dire que l’enquête de la Régie visait la période de 2014 à 2016. À ce moment, McKesson avait aidé un jeune pharmacien, Jonathan-Yan Perreault, à devenir le roi de la pharmacie au Québec.
Dans une recherche publiée en 2016, notre Bureau d’enquête révélait qu’il avait réussi à acquérir une quarantaine de pharmacies en moins de six ans, notamment grâce au financement de McKesson.
Entente confidentielle
Il avait notamment recours à des prête-noms pour détenir ses pharmacies. En 2017, il a été radié pour 32 ans par l’Ordre des pharmaciens du Québec. On lui reprochait notamment d’avoir reçu des ristournes dépassant la limite légale de 15 %.
Plusieurs de ses partenaires d’affaires ont depuis été accusés par leur ordre professionnel, entre autres, pour avoir reçu des avantages illégaux.
Cela n’a pas empêché McKesson de mettre la main sur la bannière Uniprix il y a deux ans.
L’entente confidentielle que McKesson vient de conclure avec la RAMQ lui évitera d’avoir à faire face à la justice.
Comme en 2013, il sera impossible de connaître le contenu de cet accord. Les détails seront tout de même transmis au vérificateur général du Québec.
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