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Acquisition de Bombardier Les Québécois financent le géant Alstom - TVA Nouvelles

Cinquante ans après avoir misé une partie de son avenir sur le ferroviaire, Bombardier quitte l’industrie avec une transaction de plusieurs milliards... financée principalement par les Québécois! 

Alstom mettra la main sur Bombardier Transport dans le cadre d’une transaction évaluée à 10,7 milliards de dollars canadiens. Mais en excluant les dettes transférées, Alstom déboursera en réalité 8,5 milliards $ en argent comptant. 

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Or, la Caisse de dépôt aidera Alstom à financer son acquisition en achetant pour 4 milliards de dollars de nouvelles actions émises par l’entreprise. La compagnie deviendra ainsi le plus important actionnaire d’Alstom avec une participation de 18 %. 

De son côté, Bombardier achètera pour un peu plus de 700 millions $ de nouvelles actions d’Alstom. Bombardier pourra les revendre trois mois après la clôture de la transaction, prévue dans un an. 

En apportant une contribution de 4,7 milliards $ à Alstom, la Caisse et Bombardier financeront donc environ 55 % de la transaction. 

« Alstom, c’est régulier comme une horloge suisse, c’est fiable et ça monte constamment », a déclaré hier, au Journal, le PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Charles Émond. 

Avec Bombardier Transport, Alstom doublera son chiffre d’affaires, qui atteindra 22 milliards $, et son carnet de commandes, qui frisera les 108 milliards $. Le constructeur gagnera d’importantes parts de marché en Amérique du Nord, en Chine, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Australie.  

Alstom prévoit rentabiliser l’acquisition en moins de deux ans et générer des synergies annuelles de 574 millions $, notamment en rétablissant les marges bénéficiaires de Bombardier Transport « à un niveau standard », à moyen terme. 

Charles Émond, PDG de la Caisse de dépôt

Photo d’archives, Agence QMI

Charles Émond, PDG de la Caisse de dépôt

Bombardier, pour sa part, fondra pratiquement de moitié : ses revenus annuels passeront de 20 milliards $ à un peu plus de 10 milliards $.  

Son seul secteur d’activités sera celui des avions d’affaires. 

« Il s’agit d’une transaction transformationnelle pour Bombardier qui marque la fin de notre plan de redressement », a claironné le grand patron de l’entreprise, Alain Bellemare. 

Pour ses intérêts de 67,5 % dans sa division ferroviaire, Bombardier touchera jusqu’à 6 milliards $, tandis que la Caisse recevra environ 3 milliards $ pour sa participation de 32,5 %. 

En utilisant ces fonds et une partie de son encaisse, Bombardier prévoit de faire passer sa dette de 12,3 milliards $ à quelque 3,3 milliards $.  

Depuis son arrivée en poste, il y a cinq ans, M. Bellemare a vendu pour plus de 4,4 milliards $ d’actifs, dont les gammes d’avions C Series, CRJ, Q400 et CL-415, un aéroport à Toronto, des usines situées en Irlande du Nord et au Maroc ainsi que des activités de formation pour l’aviation d’affaires. 

Bombardier est présente dans le secteur ferroviaire depuis l’acquisition d’une firme autrichienne en 1970. L’entreprise a ensuite décroché d’importants contrats pour les métros de Montréal (1974) et de New York (1982), avant de mettre la main sur le géant allemand Adtranz en 2001. 

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Photo AFP

Même si la Caisse deviendra le plus important actionnaire d’Alstom et qu’elle obtiendra deux sièges au conseil d’Alstom, la compagnie n’a pas l’intention de manœuvrer pour déplacer le siège social de l’entreprise au Québec. « C’est une situation totalement hypothétique », réagit M. Émond. L’entente dévoilée hier prévoit que la participation de la Caisse dans Alstom ne peut pas dépasser 22 %. 

Une présence accrue au Québec

Alstom s’engage à installer, dans la région de Montréal, son siège pour les Amériques qui comptera 13 000 salariés. S’y greffera un centre de recherche qui s’intéressera notamment à l’hydrogène, à la mobilité électrique et à l’intelligence artificielle. « Ce sera un siège important, pas du maquillage », insiste Charles Émond, PDG de la Caisse. 

Le REM en Inde, un dossier clos 

Alstom promet d’accroître les activités de son usine de Sorel-Tracy et de celle de Bombardier Transport à La Pocatière. Pas question, toutefois, de rapatrier la production des voitures du Réseau express métropolitain (REM) de CDPQ Infra de l’Inde au Québec. « L’histoire a été écrite, soutient M. Émond. Ce n’est pas quelque chose qui a fait partie de nos discussions. » 

Une vente forcée ? 

La Caisse a-t-elle précipité la vente de Bombardier Transport en lui accordant, en 2016, 1,5 milliard $ US à un coûteux taux d’intérêt annuel de 15 % ? « C’est un faux débat », répond Charles Émond. Si Bombardier « s’est ramassée avec un mur de dettes de 12 G$, c’est plus parce qu’elle perdait 1 G$ par année depuis sept ou huit ans » qu’à cause de la Caisse, dit-il.

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