Frénésie pour les maisons à donner

Des dizaines de personnes ont manifesté leur intérêt pour des maisons anciennes à donner dans une municipalité des Laurentides depuis leur médiatisation, dimanche dernier, mais parmi elles, beaucoup semblent s’être arrêtées au titre, sans lire l’article.

«Des gens ont appelé en nous suppliant de leur donner une des maisons, croyant qu’ils pourraient y emménager clé en main comme dans une télé-réalité. Pourtant, ce n’est pas de ça dont il s’agit du tout», explique Francis Daigneault, du Service de l’urbanisme de Saint-Joseph-du-Lac.

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En effet, insiste M. Daigneault, les maisons devront être démontées puis transportées ailleurs, puisque les terrains sur lesquels elles se trouvent appartiennent à des particuliers. Il faudra ensuite les remonter pièce par pièce, un travail qui nécessitera beaucoup d’investissement.

Date limite

«Nous cherchons à donner ces maisons à des gens qui sont réalistes devant la situation et qui ont les compétences pour les restaurer. N’importe qui ne peut pas se lancer dans cette aventure», dit M. Daigneault

Les maisons, qui datent de la fin des années 1800, ont été ciblées par la municipalité comme ayant un intérêt patrimonial. Si personne ne s’est manifesté pour les déplacer et les restaurer d’ici le 1er mai, la municipalité accordera à leurs propriétaires la permission de les démolir.

Ronald Du Repos restaure des maisons anciennes et fait partie du comité consultatif d’urbanisme de Saint-Joseph-du-Lac. «Notre idée est que ces maisons puissent être récupérées pour en faire des bâtiments secondaires, comme une remise, un kiosque de vente ou une laiterie, par exemple.» Il est peu probable qu’elles puissent être habitées à nouveau, selon lui, puisque les matériaux se sont dégradés à force de manque d’entretien.

Passion

Michel Martel est également un spécialiste du domaine. Depuis 40 ans, il a restauré des dizaines de maisons anciennes. «Il faut des gens passionnés d’histoire, qui savent dans quoi ils s’embarquent. Juste pour récupérer les matériaux, ça ne vaut pas la peine.»

Même s’il pense que beaucoup de matériaux devront être jetés, M. Martel est d’avis que l’initiative de la municipalité qui tente de sauver ces maisons est très louable. «C’est tout à son honneur, car peu de villes ont cette préoccupation. En fait, toutes les maisons ont un potentiel de récupération», a dit M. Martel.

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