Peu de gens savent qu’ils risquent fort de ne pas revoir la couleur de leur argent s’ils prêtent à un conjoint ou à un ami qui fait faillite. Avec de futurs beaux partys de Noël en perspective...
Quand sa blonde lui a demandé de lui prêter 2700 $ en 2011 pour remplacer une auto devenue dangereuse, Maxime Marcotte n’a pas hésité une seconde.
Aujourd’hui, le jeune homme de 24 ans s’en mord les doigts. La faillite de la jeune femme lui a enlevé tout espoir de ravoir son argent.
«La plupart des gens pensent que s’il n’y a pas de document, ce n’est pas une dette officielle. Mais une dette, c’est une dette, ça entre dans une faillite», dit le syndic de Terrebonne Pierre Leblanc.
Rien d’écrit
«On n’avait pas d’entente écrite, elle devait me rembourser quand elle le pourrait, mais elle ne m’a jamais donné un sou», dit-il.
Quand un peu plus tard sa blonde a fait un accident et que l’auto a été déclarée perte totale, il n’a pas plus hésité à endosser le prêt pour la nouvelle auto.
À cause de ça, son dossier de crédit en souffre encore aujourd’hui, plus de quatre ans après leur séparation.
«J’ai une entreprise d’inspection de maisons et ma banque ne veut toujours pas me donner une carte de crédit à mon nom. Ça va être comme ça pour encore un bout», dit-il.
Love money
«C’est un cas classique de love money», dit Pierre Leblanc pour parler de ces prêts accordés à des proches qu’on aime.
Au mieux, Maxime Marcotte aurait pu récupérer la portion de la faillite que son ex peut rembourser, soit probablement moins de 10 %, mais un juge lui a enlevé cet espoir puisqu’il a trop tardé avant de faire cette demande.
«J’ai dit à ma nouvelle blonde que je l’aimais beaucoup, mais qu’il n’y aurait plus de prêt de ce genre. Pour moi, c’est fini», laisse tomber M. Marcotte.
Plusieurs autres, comme Caroline Picard, de Granby, ont aussi appris cette réalité de la bouche même d’un juge.
La femme réclamait le remboursement du prêt de 2304 $ à son ex-conjoint Michel Choinière. Mais celui-ci a par la suite déclaré faillite.
Or, dans ces cas, aucun créancier, même pour ces prêts personnels, ne peut intenter de recours pour recouvrer ces montants, a tranché le juge Martin Tétreault en décembre 2016.
«Je te rembourse quand je peux»
Quand vient le temps de payer ses dettes, les promesses d’ivrogne sont nombreuses. Même après une faillite qui les libère de l’obligation de rembourser leurs proches, certains tentent encore de les repayer. Sans succès.
Promesse non tenue
En 2015, Jacques Tremblay, de La Malbaie, pensait bien que son épouse allait être remboursée des 20 000 $ prêtés en 2005 à Michel Savard, aussi de La Malbaie.
Ce dernier a beau avoir déclaré faillite en 2012, il promet en septembre 2015 de le rembourser dès qu’il en aurait les moyens.
Fort de cet aveu, M. Tremblay l’envoie en cour, soutenant qu’il avait « réactivé » son obligation malgré la faillite qu’il venait de déclarer.
Le juge ne l’a pas entendu ainsi. L’endetté n’a pas ici promis de le rembourser, mais seulement de le faire s’il en avait les moyens.
Encore beaucoup de problèmes financiers
Le nombre de Québécois en sérieuse difficulté financière a légèrement diminué pour une deuxième fois en six ans, conclut le Bureau du surintendant des faillites, qui vient de publier les statistiques de 2017 sur les Québécois qui déclarent faillite ou font des ententes avec leurs créanciers.
Plus de cas qu’on pense
Il est difficile d’estimer le nombre de ces prêts par des proches perdus dans des faillites, «mais il y en a beaucoup plus qu’on le pense, peut-être autour de 15 % de mes clients», dit le syndic Marc Nantel-Legault.
On en voit particulièrement beaucoup en début d’année, quand le consommateur du temps des Fêtes n’arrive pas à bien gérer le solde de sa carte de crédit.
Il demande alors à un proche de lui prêter quelques centaines ou quelques milliers de dollars le temps de recevoir son remboursement d’impôts, qui ne sera pas aussi élevé qu’il l’espérait ou qui servira à payer d’autres dettes.
Les syndics voient alors entrer ces clients potentiels en détresse.
«Devoir 20 000 $ à son frère et devoir 20 000 $ à sa banque, ce n’est pas la même chose. À Noël, tu revois ton frère», illustre un autre syndic, Pierre Leblanc.
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