
« On n’aime pas le mot attaque. C’est négatif. On veut rencontrer les gens, leur parler, qu’on apporte ensemble des solutions au suremballage, à la surconsommation », explique Marlène Johnson, une des instigatrices de l’activité. Signe de l’approche positive de l’attaque, elle aura lieu avec l’assentiment de la famille Lusignan, propriétaire de l’épicerie de la rue Principale.
Des membres de BiodiverSutton, le nom que le groupe de citoyens s’est donné, seront postés devant l’épicerie dès 11 h pour accueillir les clients qui sortiront de l’établissement avec leurs provisions. Ils les inviteront à leur laisser les emballages de plastique, ceux qui contiennent notamment des fruits et des légumes. L’objectif est qu’ils réalisent le volume de plastique utilisé pour emballer les produits qu’ils ont achetés, indique Richard Leclerc, spécialiste du marketing de société. « On essaie de semer de nouveaux comportements de consommation pour qu’on arrête ce mouvement incroyable vers notre autodestruction », illustre-t-il. « On veut opérer un changement collectif. »
Voulant privilégier la collaboration et non l’affrontement, les responsables de BiodiverSutton ont approché la famille Lusignan pour leur présenter leurs desseins. Le tout a été bien accueilli, a dit Stéphane Lusignan. Il est d’accord pour que les membres de l’organisme abordent ses clients au terme de leurs emplettes. « C’est un endroit où ils peuvent livrer leur message. »
IGA Lusignan a considérablement réduit ces dernières années l’utilisation du plastique pour emballer ses produits, a souligné M. Lusignan. L’entreprise, a-t-il dit, récupère tout le carton reçu lors des livraisons ainsi que le plastique utilisé pour emballer les palettes sur lesquelles se trouvent les boîtes. La maison-mère poursuit ses efforts pour réduire davantage son empreinte écologique, a-t-il dit.
Le mouvement du plastic attack a vu le jour sur les réseaux sociaux en mars. Il a pour but de faire pression sur les commerces au détail, dont les épiceries, pour qu’ils réduisent les emballages de plastique sur leurs produits. De telles attaques ont depuis été menées dans les épiceries de plusieurs grandes villes européennes. Le modus operandi est toujours le même : les assaillants déballent les produits puis se présentent à la caisse.
D’autres attaques de plastique sont planifiées à travers le monde le 2 juin.
MARTELER LE MESSAGE
Richard Leclerc est convaincu que la lutte à la surconsommation et au suremballage passe par la sensibilisation. Le spécialiste du marketing de société rappelle que le port de la ceinture de sécurité était l’affaire de seulement 5 % des conducteurs et des passagers en 1978 au Québec. En 1998, après deux décennies de campagnes de sensibilisation, 5 % des conducteurs et des passagers ne la portaient pas, dit-il. « Il faut commencer quelque part. Puis il faut répéter, et répéter et répéter le message. En bout de ligne, les choses changent », conclut M. Leclerc.
Si les plastic attack se sont déroulées jusqu’à maintenant dans de grandes villes, les citoyens des petites municipalités sont ouverts à y participer, croit M. Leclerc. Il voit dans Sutton « un terreau fertile » pour mener des activités de sensibilisation sur les conséquences environnementales de l’utilisation du plastique. « On a ici une masse critique de gens qui sont sensibles à la cause environnementale », dit-il.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "«Attaque de plastique» à Sutton"
Post a Comment