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Vendre du cannabis pour 14 $ l'heure

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, «cela n’a pas de sens» que la Société québécoise du cannabis (SQDC) offre un salaire de base de 14 $ l’heure à ses conseillers.

«De façon générale, dans le secteur public québécois, il n’y a pas personne qui commence en dessous de 19,50 $ l’heure, toutes catégories confondues», avance au Soleil le patron de la centrale syndicale.

«Lorsque nous sommes allés en commission parlementaire, la ministre de la Santé publique, Lucie Charlebois, affirmait que ce n’était pas comme vendre de l’alcool. Que cela avait des conséquences sociales qui sont importantes. Elle voulait des gens responsables et formés. À 14 $, aujourd’hui, tu survis à peine», poursuit-il, étonné par le montant offert.

Il rappelle que le salaire minimum au Québec est actuellement de 12 $ de l’heure.

La Société des alcools du Québec (SAQ), dont la SQDC est une filiale, a dévoilé la rémunération de ses conseillers jeudi dans la description des postes à combler sur son site Internet.

Le salaire de base sera de 14 $ l’heure avec entre autres comme avantages sociaux un régime de retraite. Une progression salariale est prévue après 1040 heures travaillées.

Parmi les exigences pour devenir conseiller, la société d’État demande au candidat d’être âgé d’au moins 18 ans, de posséder un diplôme d’études secondaires ou une équivalence reconnue et de démontrer un intérêt professionnel et une compréhension des enjeux liés à la commercialisation du cannabis.

Les employés ne devront pas non plus posséder de casier judiciaire.  

Pour les postes de direction, il faut détenir un diplôme d’études collégiales ou une équivalence reconnue. Le montant du salaire n’a pas été dévoilé.

À titre de comparaison, selon la dernière convention collective des employés de la SAQ, en 2016, un conseiller-vendeur débutait à 19,33 $ l’heure (38 328 $) et un conseiller en vin à 21,70 $ (43 033 $). Précisons que les employés de la SQDC ne sont pas syndiqués.

Certains diront que l’employeur a peut-être opté pour offrir un salaire moins alléchant au départ en prévision d’éventuelles négociations — s’il y a une demande de syndicalisation — avec ses employés de la SQDC.

Deux entités

Justement, en raison des négociations visant la signature d’une nouvelle convention collective, les responsables du Syndicat des employés de magasins et de bureaux (SEMB) de la SAQ n’étaient pas disponibles jeudi pour commenter le dossier.

En mars dernier, le SEMB-SAQ (CSN) demandait à l’employeur de permettre à son personnel déjà en place de profiter des nouveaux postes. Le syndicat indiquait dans un article de La Presse canadienne qu’environ 70% de ses membres travaillent à temps partiel.


« Lorsque nous sommes allés en commission parlementaire, la ministre de la Santé publique, Lucie Charlebois, affirmait que ce n’était pas comme vendre de l’alcool. Que cela avait des conséquences sociales qui sont importantes. Elle voulait des gens responsables et formés. À 14 $, aujourd’hui, tu survis à peine »
Jacques Létourneau, président de la CSN

Celle qui occupe aujourd’hui le poste de présidente du SEMB-SAQ, Katia Lelièvre, expliquait alors bien mal le fait que le gouvernement ne tienne pas compte dans l’équation des travailleurs de la SAQ.

«La seule justification qu’on peut trouver, c’est que c’est une tactique pour éviter que les employés aient des conditions de travail intéressantes», avait-elle mentionné à La Presse canadienne. «Si on prend des gens qui ne sont pas syndiqués au départ, ils vont devoir recommencer à zéro».

Après une modification dans le projet de loi, les employés de la SAQ ont obtenu le droit de postuler du côté de la SQDC. Ils devront toutefois être embauchés. Il s’agira de deux emplois distincts.

«Je ne sais pas si c’est pour une raison salariale [que la SAQ n’a pas voulu intégrer ses employés]. Cela regarde toutefois mal. [...] C’est peut-être une partie de la réponse», estime M. Létourneau.

Comme ailleurs

Du côté de la SAQ, on indique offrir un salaire similaire au reste du marché du commerce de détail.

«Nous avons toujours dit que cela allait être deux entités différentes avec des conditions salariales différentes. Pour le salaire de la SQDC, en ce moment, nous nous sommes basés sur des comparatifs dans le commerce de détail. Avec ce salaire, nous sommes persuadés d’avoir un bon nombre de candidatures pour répondre à nos besoins», affirme le porte-parole, Mathieu Gaudreault.

«On recherche des candidatures de gens qui ont de l’expérience dans le service à la clientèle et qui aiment travailler dans le secteur public», poursuit-il, précisant que les modalités des échelons salariaux seront définies par le conseil d’administration de la SQDC lorsque celui-ci sera formé. À terme, la société d’État pourrait compter entre 2250 et 3000 employés.

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