
(Boursier.com) — Wall Street s'est affirmé à la hausse ce vendredi, alors que l'intervention de Jerome Powell, à Jackson Hole, n'a pas révélé de surprise. A Washington, les discussions commerciales sino-américaines se sont terminées sans véritable résultat. Ce fond de statu quo apaise Wall Street où le DJIA gagne +0,52% à 25.790 pts en clôture. Le Nasdaq prend +0,86% à 7.945 pts. Le S&P500 avance de +0,62% à 2.874,69 pts.
Jerome Powell, le président de la Fed, s'est exprimé à l'occasion du symposium de Jackson Hole, qui réunit chaque année dans le Wyoming les grands argentiers mondiaux. Powell a expliqué qu'il anticipait la poursuite d'une forte croissance aux Etats-Unis. Il indique également que de nouvelles hausses des taux constituent le meilleur moyen de protéger la reprise économique américaine et de soutenir le marché de l'emploi aussi longtemps que possible, tout en maintenant l'inflation sous contrôle.
Hausses graduelles supplémentaires des taux
"L'économie est forte, l'inflation est proche de notre objectif de 2% et la plupart des gens qui cherchent un emploi en trouvent un. Si la forte croissance des revenus et de l'emploi se poursuit, des augmentations graduelles supplémentaires de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux seront probablement appropriées", a commenté Powell sans trop se mouiller. Selon lui, le FOMC, comité de politique monétaire de la Fed, prend au sérieux le risque de surchauffe économique, tout comme celui que ferait peser un resserrement monétaire prématuré. Le dirigeant de la Fed justifie ainsi l'approche très prudente de la Banque centrale et le caractère graduel de son action.
Powell ignore les critiques de Trump
Rappelons que Trump avait critiqué la Fed il y a quelques jours, dans une interview accordée à Reuters. Le Président américain avait alors déclaré qu'il n'était pas emballé par la hausse des taux de la Fed de Jerome Powell. Il accusait par ailleurs la Chine et l'Europe de manipuler leurs devises... Le Président américain avait déjà manifesté ses réticences vis-à-vis du durcissement monétaire actuellement mis en oeuvre par la Banque centrale... Le cycle de resserrement monétaire de la Fed a débuté il y a plus de deux ans. Powell a remplacé Janet Yellen en février et confirmé cette posture.
Normalisation monétaire
La Banque centrale américaine devrait très probablement remonter ses taux d'un quart de point le 26 septembre (le taux des 'fed funds' passerait alors à 2-2,25%). Une dernière hausse (pour l'année 2018) est possible en décembre, la probabilité d'un taux de 2,25 à 2,50% étant de 67%. Compte tenu des derniers commentaires de Powell, la poursuite de la 'normalisation' est probable l'an prochain.
Fin des négociations commerciales avec la Chine
Donald Trump, dans une interview accordée en début de semaine à Reuters, avait déjà expliqué qu'il n'attendait pas grand chose de la nouvelle session de discussions avec la Chine. Il ne sera donc pas déçu... Ces discussions commerciales entre Washington et Pékin se sont achevées sans résultat évident. Les délégations se sont entretenues de la manière d'arriver (enfin) à des relations commerciales équitables et justes. Les négociations se sont tenues deux jours durant, alors que de nouveaux prélèvements douaniers réciproques entraient dans le même temps en vigueur jeudi, portant sur 25% d'environ 16 milliards de dollars de produits importés de part et d'autre.
Nouvelles menaces de Pékin
Les derniers commentaires du ministre chinois des finances montrent d'ailleurs bien que l'apaisement n'est pas pour tout de suite. La Chine continuera ainsi de répliquer aux initiatives jugées déraisonnables des États-Unis sur le plan commercial, et les mesures seront aussi ciblées que possible pour éviter de nuire aux entreprises présentes en Chine, a assuré le ministre Liu Kun, dans une interview accordée jeudi soir à Reuters. Le ministre, qui a pris ses fonctions en mars dernier, estime que "les frictions commerciales" entre Pékin et Washington n'ont toutefois pas eu pour l'heure de réel impact sur l'économie chinoise. "La Chine ne souhaite pas s'engager dans une guerre commerciale, mais nous répondrons avec détermination aux mesures déraisonnables prises par les Etats-Unis", a résumé le ministre, qui promet une réponse proportionnée si les USA persistent.
Trump répond aux attaques
Trump est replongé, depuis mardi, dans l'enfer judiciaire. Plusieurs développements défavorables sont ainsi intervenus, à l'approche des élections de mi-mandat qui se tiendront en novembre. L'ex-directeur de campagne Paul Manafort a été reconnu coupable de malversations financières à l'issue d'un procès en Virginie, lié à l'enquête sur le rôle de la Russie dans la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis. Par ailleurs, l'ancien avocat de Trump, Michael Cohen, a pour sa part déclaré, à New York, qu'il avait organisé des paiements à sa demande avant l'élection pour faire taire deux femmes qui auraient eu une liaison avec le candidat républicain... En pleine tourmente, Trump a accordé par ailleurs une interview à la chaîne 'Fox News'. Le dirigeant américain y affirme notamment : "Si jamais j'étais destitué, je pense que les marchés s'effondreraient" et que "chacun deviendrait très pauvre". Trump a aussi assuré, comme il en a l'habitude, que l'économie américaine n'avait jamais été aussi forte dans toute l'histoire des États-Unis.
President @realDonaldTrump: "We have the best economy we've ever had in the history of our country." @foxandfriends pic.twitter.com/j9qWEgoOsm — Fox News (@FoxNews), via Twitter
Durant cette interview, Trump a défendu son "superbe travail" et ses résultats, alors que certains observateurs avaient agité de nouveau cette semaine le spectre de la destitution, suite aux déboires judiciaires récents. A la question de savoir quelle note il se donnait à ce stade, Trump a même répondu qu'il s'accordait "un A+"... Interrogé sur les récentes affaires, Trump a affirmé que Cohen, lorsqu'il était son avocat, n'avait pas été impliqué dans des 'deals' importants. "Ce n'était pas quelqu'un qui était avec moi si souvent". Le Président américain a par ailleurs assuré de son grand respect pour Paul Manafort...
Trump reste offensif ce vendredi sur Twitter. Il rappelle une fois de plus que l'économie américaine se porte comme un charme et qu'une "incroyable valeur" a été créée depuis son élection. "Le Monde nous respecte de nouveau! Les compagnies reviennent aux USA", lance Trump, qui reprend également les propos récents du directeur général de Target à propos d'un "environnement de consommation" historique.
Our Economy is setting records on virtually every front - Probably the best our country has ever done. Tremendous value created since the Election. The World is respecting us again! Companies are moving back to the U.S.A. >— Donald J. Trump (@realDonaldTrump), via Twitter
Selon le rapport gouvernemental du jour aux USA, les commandes de biens durables du mois de juillet 2018 sont ressorties en déclin prononcé de 1,7% en comparaison du mois antérieur, contre -0,8% de consensus et +0,7% un mois auparavant. Hors transport, ces commandes se sont établies en légère hausse de 0,2% par rapport au mois précédent, contre +0,5% de consensus et +0,1% un mois avant.
Foot Locker et Gap décrochent, Autodesk s'enflamme
Foot Locker (-9,17%), détaillant américain en chaussures et vêtements de sport, a annoncé pour le compte de son second trimestre fiscal clos début août une forte progression de 73% de son bénéfice net à 88 M$ et 75 cents par titre, contre 51 M$ un an avant. Le bénéfice ajusté par action s'est établi à 75 cents par titre contre 62 cents un an avant et 70 cents de consensus. Les revenus ont totalisé 1,78 Md$, contre 1,70 Md$ un an plus tôt et 1,76 Md$ de consensus. La croissance à magasins comparables a quelque peu déçu toutefois, à +0,5% contre +0,7% de consensus. Les stocks ont décliné de 3% à 1,25 Md$ en fin de trimestre.
Gap (-8,6%) a publié hier soir, après la clôture de Wall Street, des comptes trimestriels marqués par un ralentissement de sa marque phare. Le groupe de San Francisco a publié des revenus totaux de 4,1 Mds$ en croissance de 7,5% pour le second trimestre fiscal, clos début août 2018, alors que le consensus était de 4,01 Mds$. Le bénéfice ajusté par action s'est établi à 76 cents par action, contre 72 cents de consensus de place. Cependant, les ventes de la marque Gap à magasins comparables ont chuté de 5% en glissement annuel, alors que les analystes anticipaient un repli de 2,5%. Old Navy a compensé quelque peu cette déception avec une progression à comparable de 5%. Le management de Gap Inc., peu satisfait des derniers résultats, dit désormais se concentrer sur l'amélioration des marges.
HP Inc (-1,95%) a annoncé hier soir des comptes trimestriels supérieurs aux attentes de marché, rehaussant au passage ses prévisions annuelles en termes de bénéfices. Bénéficiant pleinement de la croissance du segment des 'systèmes personnels' et de l'intégration des activités imprimantes acquises auprès de Samsung, le groupe de Palo Alto a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 52 cents, contre 51 cents de consensus. Les revenus se sont améliorés de 12% à 14,6 Mds$, alors que le consensus se situait à 14,3 Mds$. HP table désormais, pour l'ensemble de l'exercice, sur un bpa ajusté allant de 2 à 2,03$. La 'guidance' antérieure allait de 1,97 à 2,02$, tandis que le consensus était de 2$ par titre.
Ross Stores (-0,06%). Le détaillant discount californien a annoncé pour le second trimestre des profits et revenus meilleurs qu'attendu. Néanmoins, le groupe table sur un ralentissement de croissance, ce qui pèse sur les cours ce jour. Pour le second trimestre, le bénéfice net a atteint 389 M$ soit 1,04$ par titre, contre 1,01$ de consensus. Les revenus se sont élevés à 3,74 Mds$, contre 3,7 Mds$ de consensus. Le groupe espère un bénéfice annuel par action allant de 4,01 à 4,10$. La croissance à comparable est attendue timidement entre 1 et 2% sur les troisième et quatrième trimestres.
Autodesk (+15,3%) a dévoilé hier soir des comptes trimestriels supérieurs aux attentes. Le groupe software a réalisé au second trimestre fiscal une perte de 39 M$ et 18 cents par titre, contre 144 M$ et 66 cents par action un an plus tôt. Le bénéfice ajusté par action est ressorti à 19 cents. Les revenus ont grimpé à 612 M$, contre 502 M$ un an auparavant. Le consensus de place était logé à 16 cents de bpa ajusté pour 600 M$ de facturations. Pour le troisième trimestre fiscal, le groupe table sur un bpa ajusté de 24 à 28 cents. Les revenus sont anticipés entre 635 et 645 M$.
Intuit (+1,97%). Le CEO du groupe Brad Smith va quitter ses fonctions, après 11 années à la tête du concepteur de TurboTax et QuickBooks. Pour le quatrième trimestre fiscal, Intuit vient par ailleurs de publier un bénéfice net de 49 M$ soit 18 cents par titre, ainsi qu'un bpa ajusté de 32 cents par titre à comparer à un consensus de 23 cents. Les revenus ont totalisé 988 M$, contre 953 M$ de consensus. Sur l'exercice, le bénéfice net totalise 1,2 Md$ et 4,64$ par action pour des revenus de près de 6 Mds$. Sur le 1er trimestre fiscal juste entamé, Intuit anticipe un bénéfice par action allant de 9 à 11 cents, pour des revenus de 955 à 975 M$. Le bpa de l'exercice est espéré entre 6,40 et 6,50$.
Tesla (+0,85%). Un incendie s'est déclaré hier jeudi dans l'usine de Fremont, en Californie. Le feu a été éteint et aucun blessé n'est à déplorer. L'étendue des dommages reste à préciser, d'après le site spécialisé 'Electrek'. Elon Musk, directeur général de Tesla, a précisé sur le réseau social média Twitter qu'il était alors sur les lieux, et que cet incendie s'était déclaré dans un tas de cartons destinés au recyclage. Musk salue également la rapide intervention des pompiers de Fremont, et se réjouit de l'absence de blessés ou de dommages infligés à l'usine. Le feu ne se trouvait pas à proximité de la ligne 4 d'assemblage général (celle qui avait été installée sous une structure en forme de tente).
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