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Technologies numériques: les PME traînent

À l’ère des technologies numériques, près de quatre petites et moyennes entreprises (PME) sur cinq au pays traînent de la patte et tardent à prendre ce virage, révèle une nouvelle étude réalisée par la Banque de développement du Canada (BDC).

L’enquête, publiée lundi dans le cadre de la Semaine de la PME BDC, constitue une sorte de mise en garde puisque les compagnies ayant une «faible maturité numérique» pourraient bientôt devenir obsolètes.

Dans le document de 35 pages, ce concept regroupe les investissements technologiques, par exemple le déploiement d’une plateforme transactionnelle en ligne, ainsi que la mise en place d’une stratégie numérique, comme l’utilisation des données à des fins de marketing.

«Nous voulions faire le point, a expliqué l’économiste en chef de la BDC, Pierre Cléroux, au cours d’une entrevue téléphonique. C’est un appel visant à sensibiliser les entreprises aux bienfaits des technologies numériques.»

Parallèlement à l’étude, la BDC a déployé un outil gratuit en ligne permettant aux PME d’évaluer leur maturité numérique par rapport aux autres sociétés de tailles similaires.

Voici quelques faits saillants de l’enquête.

19 % ont un profil plus avancé

Il s’agit du pourcentage de PME canadiennes ayant un profil numérique plus avancé, une statistique qui ne surprend pas M. Cléroux, qui concède que beaucoup de chemin reste encore à faire.

«Nous croyons que nous sommes encore au début de la transformation, a-t-il dit. Trop souvent, ce que l’on a constaté, c’est que les entreprises investissent dans le numérique sans savoir exactement ce qu’elles vont faire. Il faut avoir une stratégie.»

Les secteurs plus traditionnels, comme le manufacturier et la construction, sont ceux où les retards les plus importants ont été constatés.

C’est au Québec que la transition est plus rapide, puisque 26 % des PME affichent un profil plus numérique, ce qui, selon la BDC, est attribuable à une plus grande sensibilisation de la part des gouvernements et des milieux d’affaires.

Le Québec se classe devant l’Ontario (19 %), les provinces des Prairies (17 %) ainsi que la Colombie-Britannique (15 %).

Dans le cadre de son enquête, la BDC a sondé 2000 PME canadiennes et 200 autres en sol américain. «Nous nous sommes aperçus que le degré de maturité numérique est le même au Canada, a dit M. Cléroux. Nous ne sommes pas moins bons qu’ailleurs. Nous sommes tous en train de prendre le virage. C’est rassurant.»

62 % plus susceptibles d’avoir une croissance plus élevée

Les entreprises dont le niveau de maturité est supérieur sont 62 % plus susceptibles que leurs concurrentes d’avoir affiché une croissance plus élevée des ventes au cours des trois dernières années.

En ce qui a trait aux bénéfices, cette probabilité est de 52 %, suggère l’étude.

«La corrélation est très forte, a dit l’économiste en chef de la BDC. N’importe quelle entreprise qui comprend cela devrait accélérer son virage, parce que cela va lui permettre d’avoir une croissance marquée et de faire plus d’argent.»

Les petites entreprises investissent moins dans les TI

Une PME qui compte moins de 20 salariés a tendance à moins investir dans les technologies numériques, suggère le coup de sonde, qui chiffre à 12 000 $ la moyenne des dépenses à ce chapitre pendant les 12 derniers mois.

En ce qui a trait aux sociétés dont l’effectif peut atteindre 99 employés, cette enveloppe passe à environ 54 000 $ et elle atteint 259 000 $ pour les entreprises de plus de 100 travailleurs.

«Pour les PME de plus de 20 employés, la moyenne nationale du taux de maturité passe de 19 % à 34 %, a observé M. Cléroux. On voit que ce sont les plus petites PME qui accusent un retard. C’est peut-être parce qu’elles considèrent que cela est moins important.»

250 millions $ de plus pour les PME

En plus de son portrait sur la maturité numérique des PME, la BDC a décidé d’allonger 250 millions $ de plus afin d’aider celles-ci à accélérer leurs investissements dans des actifs intangibles comme la technologie, la propriété intellectuelle ainsi que la recherche et développement.

M. Cléroux n’a pas caché qu’il pouvait être plus difficile pour les petites et moyennes entreprises de financer ces investissements.

«Les institutions financières aiment financer en contrepartie d’actifs, a-t-il affirmé. C’est l’idée de notre programme. On propose un fonds qui permettra d’emprunter sans avoir à offrir des garanties tangibles en échange.»

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