Ottawa reconduit le mandat du médiateur spécial dans le conflit chez Postes Canada, tout en se disant prêt à déposer un projet de loi spéciale s'il n'y a pas de résolution dans les prochains jours.
Le gouvernement fédéral a déclaré mardi ne pas prendre «à la légère» cette option d'une loi spéciale pour un retour au travail.
La ministre du Travail, Patricia Hajdu, a indiqué par communiqué que le gouvernement avait «confiance en la procédure de négociation collective», et a annoncé avoir reconduit le mandat de Morton Mitchnick, un ancien président de la Commission des relations de travail de l'Ontario.
Soulignant qu'il y avait déjà eu des conciliateurs, des médiateurs et l'offre d'un arbitrage volontaire dans le conflit qui perdure depuis près d'un an, la ministre a déploré «des progrès limités».
«Nous avons épuisé toutes nos options», a-t-elle soutenu.
Des grèves tournantes ont lieu un peu partout au pays pour la cinquième semaine consécutive, mais les deux parties disent rester à la table de négociations.
Postes Canada avait proposé, lundi matin, une trêve jusqu'au 31 janvier avec une reprise des négociations et un arbitrage obligatoire à compter de cette date si aucune entente n'intervenait. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) avait rejeté la demande dans les heures suivantes.
Tard mardi, le STTP a dit estimer que la menace de loi de retour au travail «pourrait miner la possibilité de conclure un règlement négocié».
«La négociation collective libre est un droit garanti par la Charte dans notre pays, et nous avons un gouvernement qui prétend y croire, mais cela ne signifie apparemment que lorsque cela lui convient», a déclaré le président national du STTP, Mike Palecek.
Le syndicat reste à la table et espère que le retour du médiateur spécial aidera, a-t-il affirmé.
«Mais nous sommes sérieusement préoccupés. Postes Canada n'a qu'une seule carte, soit celle de refuser de négocier et d'attendre qu'une loi soit adoptée», a soutenu M. Palecek. «Ils l'ont fait encore et encore, et il semble que le gouvernement les aide dans cette voie.»
Postes Canada n'a pas immédiatement répondu à une demande pour commenter les remarques de M. Palecek.
Des retards inévitables
Même si des négociations devaient aboutir à une entente cette semaine, Postes Canada estime que les Canadiens devront s'attendre à des retards dans la livraison des colis et du courrier jusqu'au début de la nouvelle année en raison des grèves tournantes.
Les pires retards pour les entreprises et les particuliers se manifesteraient dans le sud et le sud-ouest de l'Ontario, en raison d'un arriéré de centaines de remorques de transport au centre de tri principal à Toronto, a indiqué la société d'État.
«Notre objectif à travers le pays est de traiter et de livrer autant que possible selon le principe du premier entré, premier sorti», a expliqué par courriel un porte-parole de Postes Canada, Jon Hamilton.
Les centres de distribution à Vancouver, Edmonton et Montréal connaissent également un arriéré important et des colis sont refoulés aux frontières, malgré l'appel lancé par Postes Canada à ses partenaires internationaux pour qu'ils suspendent les envois, a indiqué le porte-parole.
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