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Hausse du salaire minimum mal accueillie par les patrons - Le Journal de Montréal

Annoncée mercredi, l’augmentation de 50 cents par heure du salaire minimum au Québec, qui atteindra 12,50 $/h le 1er mai, est mal accueillie par les groupes patronaux.

Le Conseil du patronat du Québec estime que certaines compagnies auront de la difficulté à y faire face.

«L’augmentation de 4,17 % (+ 0,50 $) du taux général du salaire minimum représente une majoration supérieure à l’inflation, à la hausse du coût de la vie et aux hausses générales de salaires prévues pour 2019 de 2,6 %. C’est pourquoi les entreprises dont les marges de profits sont très minces auront plus de difficulté à l’absorber», a précisé Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ, par communiqué.

Cette augmentation qui touchera près de 290 000 salariés est plus forte que les 10 cents qu’avaient prévus les libéraux de Philippe Couillard pour 2019. Ceci ne plaît pas à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

«Il s’agit d’une hausse cinq fois plus importante que ce qui avait été prévu dans le plan triennal présenté l’an passé. Même si, tel que recommandé par certains économistes, on demeure à l’objectif d’atteindre un ratio de 50 % par rapport au salaire horaire moyen, plusieurs propriétaires de PME, devant maintenir l’équité entre leurs salariés, subiront une pression à la hausse accrue sur l’ensemble de leur masse salariale», a affirmé Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale à la FCEI, par communiqué.

Ces deux groupes ainsi que la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) insistent pour dire qu’il faut d’autres mesures afin d'aider les employés qui gagnent très peu.

«Ce n’est pas le salaire minimum qui fait la différence sur le revenu disponible, mais bien les mesures fiscales et de soutien aux personnes à faible revenu», a déclaré le président-directeur général de la FCCQ Stéphane Forget, par communiqué.

Hausse insuffisante

Cette hausse du salaire est saluée par divers groupes défendant les travailleurs, qui estiment cependant qu'on est encore loin du plancher demandé de 15 $/heure.

L’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) estime que l’exemple de l’Ontario montre bien qu’une augmentation salariale est loin de causer les maux prédits par les patrons.

«Il n’y a eu ni diminution du nombre d’heures travaillées, ni pertes d’emploi, ni réduction de la fréquentation scolaire en 2018, après une hausse de plus de 2 $ de l’heure du salaire minimum», a affirmé le chercheur de l’IRIS Philippe Hurteau, par communiqué.

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) estime que l’État québécois doit aller plus loin pour ceux qui gagnent le minimum prévu par la loi.

«La campagne de la FTQ et de ses partenaires pour augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure le plus rapidement possible a finalement des échos dans les officines gouvernementales, mais 12,50 $ l’heure, ça reste insuffisant pour permettre aux travailleurs au salaire minimum de sortir la tête de l’eau et d’arriver à vivre dignement», a affirmé le président de la FTQ, Daniel Boyer, par communiqué.

«Déjà, le salaire minimum en Alberta est de 15 $ l’heure alors que la Colombie-Britannique prévoit le faire grimper à 15,20 en juin 2021. En période de rareté de la main-d’œuvre, le Québec n’a d’autres choix que de s’ajuster et vite», a-t-il ajouté.

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