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Le 24 Heures banni des quais - Le Journal de Montréal

Exaspéré de faire l’objet d’une couverture médiatique qu’il jugeait négative, un haut placé du service de trains de banlieue exo a décidé de ne pas renouveler le contrat de distribution du quotidien gratuit 24 Heures sur ses quais, révèlent des courriels obtenus par notre Bureau d’enquête.

Exo autorisait la distribution du 24 Heures sur l’ensemble de son réseau depuis une dizaine d’années, en échange de visibilité dans les pages du quotidien.

En octobre dernier, le service public de transport en commun a subitement décidé de mettre fin à ce partenariat, alors que les négociations pour son renouvellement allaient bon train, confirment des courriels obtenus par le Bureau d’enquête, grâce à la Loi sur l’accès à l’information.

  • 5 octobre 2018 : Exo écrit au 24 Heures qu’il souhaite renouveler l’entente de distribution « sur la base des mêmes termes pour une période de six mois ».
  • 24 octobre 2018 : Exo demande de continuer à publier dans les pages du 24 Heures, même si la lettre de prolongation de l’entente n’est pas « encore » signée.
Les retards des trains de banlieue d’exo ont fait la manchette de plusieurs médias au cours des derniers mois. L’organisme de transport en commun a choisi de ne plus faire affaire avec le 24 Heures.

Capture d'écran

  • 25 octobre 2018, 22 h 37 : La stratégie d’exo change du tout au tout en moins d’une journée. Un conseiller stratégique de l’organisation, Marc Laforge, envoie un courriel expéditif à une collègue avec un lien menant à un article du quotidien The Gazette qui fait état des frustrations d’usagers.
Les retards des trains de banlieue d’exo ont fait la manchette de plusieurs médias au cours des derniers mois. L’organisme de transport en commun a choisi de ne plus faire affaire avec le 24 Heures.

Capture d'écran

 

M. Laforge écrit qu’il va annoncer aux différentes équipes, le lendemain, en « 15 secondes », que le contrat avec 24 Heures ne sera pas renouvelé.

« Sylvain est pogné avec le cabinet du ministre [...] L’autoflagellation est terminée », écrit précisément M. Laforge.

Développement durable

À quelle autoflagellation fait-il référence ? Impossible de le savoir puisque l’organisme dirigé par Sylvain Yelle a refusé de s’expliquer en entrevue.

« Dans la mesure où nous estimons que vous détenez déjà toute l’information pertinente, nous allons décliner votre demande d’entrevue », a écrit le porte-parole Louis-André Bertrand.

Dans sa lettre officielle annonçant le non-renouvellement du partenariat, le 31 octobre dernier, exo avait justifié sa décision en invoquant les changements technologiques et le souci du développement durable. Mais il semble aussi que la couverture médiatique n’a pas plu aux hautes instances du service de transport.

Une rapide recension des six derniers mois montre que le 24 Heures a écrit à une vingtaine de reprises sur les problèmes de la ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes, qui se sont multipliés depuis le début des travaux du Réseau express métropolitain (REM), au printemps dernier. « Exo-spérés par le chantier du REM », a titré le quotidien à la une le 20 septembre.

« Nous avons fait des reportages forcément très critiques sur les problèmes de train d’exo. Je vois ça comme un geste très clair de représailles », affirme le vice-président à l’information des journaux de Québecor (dont fait partie Le Journal de Montréal), Dany Doucet.

En plus du 24 Heures et de The Gazette, de nombreux autres médias ont fait état des problèmes d’exo au cours des derniers mois, comme Radio-Canada, La Presse et le journal Métro.

Exo n’a pas remplacé le 24 Heures sur ses quais par un autre média à ce jour.

Atteinte à la liberté de presse

Pour la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, exo « a de toute évidence un problème de transparence ».

« Ça soulève de grosses questions éthiques. Si effectivement ils ont décidé de barrer la distribution du 24 Heures parce qu’ils n’aiment pas le contenu, il y a selon nous une atteinte à la liberté de presse. C’est au lecteur de décider s’il aime le contenu ou non, ce n’est pas à la direction d’exo », a commenté le président Stéphane Giroux.

La directrice des opérations Journaux chez Québecor, Sandra Desjardins, s’est aussi dite surprise par « la volte-face » d’exo, à quelques heures seulement de la fin de l’entente avec le journal 24 Heures.

Elle affirme, depuis, avoir transmis au service de transport des plaintes de lecteurs du 24 Heures qui n’ont plus accès à leur journal dans les gares de trains de banlieue.

Des articles trop négatifs ?

Plusieurs médias dont 24 Heures ont écrit sur les problèmes des trains d’exo dans les derniers mois.

► 24 Heures, 23 octobre 2018

Deux jours avant le courriel annonçant la fin de « l’autoflagellation »

Les retards des trains de banlieue d’exo ont fait la manchette de plusieurs médias au cours des derniers mois. L’organisme de transport en commun a choisi de ne plus faire affaire avec le 24 Heures.

Capture d'écran, 24 Heures

► 24 Heures, 11 juillet 2018

Les retards des trains de banlieue d’exo ont fait la manchette de plusieurs médias au cours des derniers mois. L’organisme de transport en commun a choisi de ne plus faire affaire avec le 24 Heures.

Capture d'écran, 24 Heures

 

► 24 Heures, 20 septembre 2018

Les retards des trains de banlieue d’exo ont fait la manchette de plusieurs médias au cours des derniers mois. L’organisme de transport en commun a choisi de ne plus faire affaire avec le 24 Heures.

Capture d'écran, 24 Heures

 

► 24 Heures, 1er octobre 2018

Les retards des trains de banlieue d’exo ont fait la manchette de plusieurs médias au cours des derniers mois. L’organisme de transport en commun a choisi de ne plus faire affaire avec le 24 Heures.

Capture d'écran, 24 Heures

 

► The Gazette, 25 octobre 2018

Les retards des trains de banlieue d’exo ont fait la manchette de plusieurs médias au cours des derniers mois. L’organisme de transport en commun a choisi de ne plus faire affaire avec le 24 Heures.

Capture d'écran, The Gazette

 

 

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