OKA | Des commerçants de Kanesatake profitent de l’absence d’intervention policière pour offrir une panoplie d’aliments au cannabis encore illégaux. L’un deux a même installé une distributrice automatique de bonbons et de chocolats au pot.
Au Medicine Box, une impressionnante machine distributrice a fait son apparition au cours des dernières semaines.
Elle offre des chocolats, des bonbons, des petites boîtes de jujubes, ainsi que de l’huile de THC ou de CBD, les ingrédients actifs du cannabis. Les produits s’y vendent entre 45 et 85 $.
« Pour le moment, elle n’accepte que les dollars américains, mais un technicien va venir la modifier pour qu’elle accepte les dollars canadiens », a dit hier l’un des employés.
Selon l’un des vendeurs, la distributrice permettra de servir plus de clients à la fois.
En février, Le Journal avait dénombré 11 « cabanes à pot » sur le territoire mohawk de Kanesatake, enclavé dans la municipalité d’Oka, dans les Laurentides.
À ce moment, il y avait 12 succursales de la Société québécoise du cannabis (SQDC) ouvertes dans la province, où il était légal d’acheter de la marijuana.
Bientôt 20 magasins
Hier, nous avons pu compter pas moins de 17 « cabanes à pot » à Kanesatake, soit le même nombre de boutiques que la SQDC à la grandeur de la province. Trois autres « cabanes » vont ouvrir sous peu chez les Autochtones.
De la barbe à papa et bien d’autres aliments au cannabis se retrouvent dans presque tous les points de vente mohawks. Plusieurs commerçants ont même aménagé des terrasses à l’abri des regards pour que leurs clients se détendent.
Le fédéral légalisera la vente d’aliments au pot à la mi-décembre. Mais au Québec, le gouvernement Legault a déjà signifié vouloir interdire les produits qui ressemblent à des gâteries afin d’éviter des intoxications chez les enfants.
Dégustation
Lors du passage du Journal hier, le commerce The Medicine Box organisait une dégustation ouverte à tous de « diamond », un produit dont la concentration en THC atteint plus de 98 %.
Deux experts ont été invités pour expliquer le produit aux clients. « Il suffit de quelques poffes pour avoir un très gros buzz », a indiqué l’un deux.
Pour ceux qui décidaient de rester sur place, l’homme d’affaires a même eu l’idée d’avoir un camion-restaurant végétarien pour les rages de nourriture causées par la consommation du cannabis.
Achetez du pot et gagnez une moto
La concurrence est tellement forte pour vendre des produits au cannabis qu’un commerçant de Kanesatake fait tirer une moto sport parmi ses clients.
« Tu as bien plus de chances de gagner ici qu’en jouant à la loto 6/49 », a dit hier l’un des deux vendeurs présents dans un commerce non identifié qui se trouve sur la route 344, au milieu du territoire mohawk.
La Yamaha R3 neuve vaut 6300 $. Elle possède 2 cylindres et 320 cc de puissance.
L’employé a expliqué au Journal qu’il donnait un billet par tranche d’achat de 100 $.
« Si tu achètes pour 300 $, je te donne trois billets », a-t-il calculé.
L’homme a mentionné que le tirage aurait lieu vers le début octobre. La promotion semblait populaire, puisque la boîte à cet effet contenait plusieurs centaines de billets.
Un tirage honnête ?
Ce n’est pas le premier tirage que ce magasin organise, mais il s’agit du plus gros lot depuis son ouverture.
Le Journal a demandé au vendeur si les clients avaient une preuve que la moto allait bel et bien faire l’objet d’un concours juste. L’homme a dit qu’il ne s’agissait pas du premier tirage et que des gens avaient gagné des pipes à eau et d’autres produits semblables qui se détaillent à moins de 200 $.
Comme la majorité des kiosques illégaux de vente de produits du cannabis, celui-ci offre un guichet automatique pour retirer des billets d’argent.
Plusieurs marchands de cigarettes de contrebande organisent aussi des concours.
En 2011, Le Journal avait rapporté que l’un deux, qui est installé dans la pinède, faisait même tirer une voiture.
https://www.journaldemontreal.com/2019/08/04/une-distributrice-daliments-au-cannabis-a-kanesatake
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