Il faudrait un investissement de 500 M$ à 1 milliard $ pour mettre sur pied une usine de batteries au Québec, selon le directeur général du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec.
« Dans le passé, on a développé des technologies sans clients et sans manufacturier. On a appris de nos erreurs. Maintenant, on sait, si tu fais une usine, ça nous prend un fabricant, et des clients », soutient Karim Zaghib, qui a remporté un prestigieux prix scientifique québécois cette semaine, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
L’an dernier, M. Zaghib affirmait au Journal que le Québec avait tous les atouts pour avoir une usine de batteries : la technologie, les ressources naturelles et la main-d’œuvre qualifiée. Il rêve toujours à ce projet et se réjouit de voir le gouvernement à la recherche de partenaires privés pour se lancer dans cette aventure.
Son laboratoire a tous les brevets qui permettraient la fabrication de batteries lithium-ion destinées au marché automobile et est bien avancé dans l’élaboration de la batterie sèche, la prochaine technologie dans ce domaine.
M. Zaghib, qui a coécrit plusieurs articles avec l’Américain John Goodenough, nouveau récipiendaire du prix Nobel de chimie, estime qu’Hydro-Québec est au centre d’un écosystème qui pourrait faire du Québec une plaque tournante du lithium-ion. Il manque toutefois deux ingrédients essentiels.
« À droite : ça nous prend des clients. On ne peut pas développer une usine et une technologie sans clients. À gauche : on veut fabriquer des batteries. Il faudrait s’associer à un manufacturier qui s’y connaît », a-t-il indiqué.
Selon lui, il en coûterait entre 500 M$ et 1 milliard $ pour mettre sur pied une usine entièrement automatisée d’une capacité de 5 à 10 gigawattheures (GWh). À titre de comparaison, la production mondiale de batteries était estimée à 104 GWh en 2017.
Recyclage
Le Québec est riche en matière première et possède plusieurs mines de lithium. Il pourrait toutefois créer une « mine urbaine » en devenant la plaque tournante mondiale du recyclage des batteries, croit Karim Zaghib. Son centre a développé une technologie qui permet de recycler 99 % des matériaux d’une batterie. Pour l’instant, on ne fait qu’extraire le cobalt et détruire le reste, déplore-t-il.
Une usine pilote est en construction, en partenariat avec la québécoise Seneca. Mais il faut convaincre les géants de l’automobile. « Au Québec, au Canada, on a peu de voitures électriques. Nous devrions trouver des ententes avec les fabricants. Le Québec pourrait devenir un guichet unique mondial pour la réception des batteries », estime-t-il.
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