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Automne difficile pour Metro - La Presse

Metro a déçu les investisseurs mardi en annonçant que le volume de ventes dans ses épiceries était demeuré stable au cours des trois mois ayant précédé Noël. Une telle stagnation ne s’était pas vue en quatre ans, selon la Banque TD. Résultat, l’action de l’entreprise a perdu près de 3,4 %.

Marie-Eve Fournier Marie-Eve Fournier
La Presse

L’épicier québécois a réalisé des ventes de 4,03 milliards, en hausse de 1,3 %, à son premier trimestre clos le 21 décembre. Or, Metro calcule que son « panier alimentaire a connu une inflation d’environ 2 % ».

C’est donc dire qu’il ne s’est pas vendu plus de nourriture ; la croissance du chiffre d’affaires provient uniquement des prix plus élevés. Selon l’analyste Michael Van Aelst, de la banque TD, il s’agit de la « pire performance en quatre ans » pour Metro (au chapitre du volume de vente).

Les ventes comparables – une donnée clé dans l’industrie – ont augmenté de 1,4 % dans les magasins d’alimentation. La CIBC, la TD et la Banque Nationale prévoyaient plutôt un bond de 3,3 %, 3 % et 2,3 % respectivement pour le secteur alimentaire.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Eric La Flèche, président et chef de la direction de Metro

« Ce n’est qu’un trimestre », a répété le président et chef de la direction Eric La Flèche aux analystes qui voulaient comprendre ce qui s’était passé lors d’une téléconférence.

Le dirigeant a précisé que la concurrence avait été forte, « mais pas pire qu’au cours des trimestres précédents ». Comme toujours, « personne ne nous fait de cadeau. Nous devons nous battre pour chaque dollar ».

L’analyste de RBC Irene Nattel a pour sa part qualifié les résultats de Metro de « pas parfaitement impeccables », ajoutant que cela est « inhabituel ». « Étant donné son historique, nous sommes prêts à lui donner le bénéfice du doute », a-t-elle ajouté.

Pas de rencontre avec les médias

Eric La Flèche a par ailleurs suggéré aux actionnaires, lors de l’assemblée annuelle tenue mardi matin au centre-ville de Montréal, de juger le début de l’exercice « sur les deux premiers trimestres », sans trop s’étendre sur le sujet.

Lors de cet évènement, les journalistes n’étaient pas autorisés à poser des questions. Et par la suite, la haute direction de Metro n’a pas voulu rencontrer les médias comme elle le fait normalement chaque année.

Il n’a donc pas été possible de faire le point avec M. La Flèche sur une série de sujets comme les synergies avec Jean Coutu, les programmes de fidélisation, l’automatisation de ses centres de distribution, l’ajout de caisses libre-service et de tablettes électroniques dans les commerces, les achats en ligne, la vente récente de MissFresh (repas prêts à cuisiner), l’expansion d’Adonis, l’avenir de Première Moisson, etc.

MissFresh, pharmacies, salaires, dividende

Les états financiers permettent toutefois d’apprendre que Metro a perdu 7,5 millions en vendant MissFresh à Cook it, au début de décembre. La nouvelle propriétaire avait révélé à La Presse il y a quelques jours que l’épicier ne faisait pas d’argent avec cette entreprise, ce qu’Eric La Flèche a confirmé mardi.

Nous n’étions pas le bon propriétaire. Ça n’a pas répondu à nos attentes. C’était difficile.

Eric La Flèche

M. La Flèche a aussi rappelé que c’est une entreprise « en démarrage avec des coûts de marketing importants ».

Du côté des pharmacies Jean Coutu et Brunet, la hausse des ventes comparables de 3,6 % a surpassé les attentes des analystes. Metro a précisé être « très satisfait » des résultats.

Un analyste a questionné Metro sur la baisse de 2 % de ses dépenses en salaires et charges sociales. Avez-vous moins d’employés ? a-t-il demandé. « C’est un bon chiffre de productivité », a répondu François Thibault, vice-président exécutif, chef de la direction financière et trésorier. L’ajout de caisses libre-service dans une centaine de magasins a occasionné une baisse des coûts de main-d’œuvre, a-t-on ensuite indiqué.

Metro a par ailleurs augmenté son dividende à 0,225 $ par action, une hausse de 12,5 %. Dorénavant, la cible de paiement se situe entre 30 % et 40 % du bénéfice net ajusté de l’exercice précédent, plutôt que 20 à 30 %.

Résultats en bref

Premier trimestre 2020 clos le 21 décembre (par rapport au premier trimestre de l’exercice 2019)
Ventes : 4,03 milliards (+ 1,3 %)
Bénéfice net : 170,2 millions (- 16,2 %)
Bénéfice net ajusté : 180,9 millions (+ 5,1 %)
Bénéfice net dilué par action : 0,67 $ (- 15,2 %)
Bénéfice net dilué par action ajusté : 0,71 $ (+ 6 %)

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