La vente en vrac séduit, des fabricants aux consommateurs, des hypermarchés aux épiceries spécialisées. En France, elle représentait 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2019 d’après le Réseau Vrac, qui regroupe une grande partie des professionnels du secteur. Un chiffre partagé entre la grande distribution (50 %), les magasins bios (45 %) et les boutiques spécialisées (5 %). Malgré tout, « le vrac reste un secteur de niche », reconnaît Célia Rennesson, directrice générale de cette association.
Pour accélérer le développement du secteur, le Réseau Vrac organise la troisième édition du salon du Vrac à la Cité Fertile de Pantin (Seine-Saint-Denis), les 7 et 8 septembre. Destiné avant tout aux professionnels, l’événement réunira une centaine d’exposants. L’association travaille depuis 2016 à démocratiser la vente en vrac dans le pays et à lever les freins à son expansion, tant du côté des entreprises que des consommateurs.
Diversifier les produits
L’essentiel de la vente en vrac est constitué de fruits oléagineux (comme les noix), de fruits secs, de légumineuses (pois chiches, lentilles) et de céréales, d’après un sondage réalisé par l’institut Nielsen en 2018. « Quand le vrac est né dans certains magasins bios dans les années 1980, c’étaient les produits qui étaient traditionnellement proposés », analyse Célia Rennesson.
Depuis quelques années, les liquides comme le vin ou l’huile se voient de plus en plus vendus en libre-service, timidement. C’est également le cas des produits non-alimentaires du quotidien comme le savon noir, le vinaigre blanc ou la lessive, que l’on retrouve parfois sans emballage.
Mais selon Célia Rennesson, la vente en vrac reste « un métier de spécialistes », avec ses règles, ses circuits de fournisseurs et ses normes d’hygiène. Cela explique la difficulté de le développer à grande échelle. « On ne peut pas se contenter de poser un silo au fond d’un magasin : il faut un salarié qui oriente le client, réapprovisionne et nettoie régulièrement. Et cela a un coût », relève la spécialiste.
Freins législatifs
Le cadre législatif ne s’est éclairci que récemment. La loi relative à la lutte contre le gaspillage, promulguée en février 2020, a fini par donner une définition officielle de la vente en vrac en libre-service. Elle a surtout permis à tous les produits d’être vendus en vrac, sauf motif de santé publique.
Ce n’était pas le cas auparavant. Le cas de l’huile d’olive est symbolique : alors qu’elle était interdite à la vente en vrac en France, l’association a obtenu en 2018 une dérogation de la direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Les commerçants ont pu ensuite vendre leur huile d’olive en vrac, sous réserve qu’ils aient reçu un agrément pour le conditionnement et servent eux-mêmes l’huile d’olive au client dans une bouteille neuve.
« Donner le choix au consommateur »
Et puis il y a le consommateur. Si la grande distribution se met peu à peu à ce nouveau mode de consommation, les points de vente restent parfois éloignés du domicile, en particulier hors des métropoles. Le vrac reste aussi parfois perçu comme peu hygiénique ou peu pratique à mettre en œuvre.
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« Il y a aussi un besoin d’innovation pour les produits qui ne sont pas encore proposés en vrac », pointe Célia Rennesson. Des expérimentations sur les yaourts ou la bière sont à l’œuvre. La présidente du Réseau Vrac conclut : « Le but serait qu’un consommateur ait le choix d’acheter en vrac, autant qu’il a le choix d’acheter des produits sous emballage ».
September 07, 2020 at 11:41AM
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La vente en vrac trace sa route - Journal La Croix
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