La France pourrait être un partenaire économique plus fort pour le Québec, mais il faut de la volonté politique, estime Philippe Couillard.
Le premier ministre a fait ces remarques dans un chic dîner-causerie à la Chambre de commerce de Paris, mercredi, dans le cadre de sa mission d'une semaine dans l'Hexagone.
En dépit de ses liens culturels et politiques avec le Québec, la France est loin d'être le pays avec lequel les échanges économiques sont les plus soutenus.
Selon les données les plus récentes datant de 2016, elle figure au quatrième rang dans les destinations des exportations du Québec (1,6 milliard), bien après les États-Unis (57 milliards), la Chine (3 milliards) et le Mexique (1,7 milliard).
Et elle n'est même pas dans le top 5 des importations québécoises. Bien avant elle figurent l'Allemagne (4,8 milliards), au troisième rang, et le Royaume-Uni (3,4 milliards), au cinquième rang.
«En Europe, actuellement, notre partenaire principal, c'est l'Allemagne, mais la France pourrait occuper une place plus importante dans nos échanges commerciaux», a déclaré le premier ministre devant le parterre de gens d'affaires.
Il mise principalement sur les secteurs industriels déjà solides, l'aéronautique, les métaux et l'agroalimentaire, pour accroître les échanges France-Québec.
Toutefois, M. Couillard a lancé un message: il faudra une volonté des autorités politiques ainsi que des acteurs économiques pour intensifier le commerce international entre les deux partenaires.
«C'est une question d'intensité. Si des États décident de prioriser certains marchés, ils y arrivent, tout le monde, les chambres de commerce, les gouvernements, avec le même objectif, et ayant des objectifs réalistes: on ne peut avoir que la politique de la géographie.»
Le secrétaire d'État français aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a fait écho aux propos de M. Couillard en souhaitant également que les deux partenaires resserrent leurs liens économiques.
Des annonces ont par ailleurs été faites au cours du passage de M. Couillard à la Chambre de commerce.
Québec prêtera 34 millions à un industriel de la boulangerie française pour un projet de 88 millions à Boucherville, en Montérégie.
L'entreprise française Bridor mettra ainsi en place en 2018 et 2019 deux nouvelles lignes de production de grande capacité, très automatisées, pour préparer du pain et des viennoiseries, a précisé le président de Bridor, Francis Bon, en point de presse.
Ces nouvelles lignes de production pourraient créer jusqu'à 80 emplois, mais une autre usine de Bridor au Québec pourrait en contrepartie subir une baisse de son personnel.
Les produits de Bridor sont destinés à toute l'Amérique du Nord et des projets sont en cours pour l'Asie.
Également, un accord commercial entraînant des retombées de 24 millions sur trois ans a notamment été annoncé entre deux entreprises, au Québec et en France, concernant le lancement d'une plate-forme numérique pour le maintien à domicile des aînés.
Également, HEC Montréal a convenu de deux ententes avec le géant Ubisoft, à propos des startups et aussi du transfert de technologies.
Enfin, le Centre de recherche industrielle du Québec a signé deux ententes avec des partenaires français relatives aux normes européennes auxquelles les entreprises québécoises doivent se conformer pour avoir désormais accès au grand marché de l'Union européenne.
Mardi, le premier ministre a visité à Toulouse l'usine d'Airbus, qui est maintenant le partenaire de contrôle du programme de l'avion de la C Series de Bombardier.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Échanges économiques avec le Québec: la France doit prendre sa place"
Post a Comment