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Le PIB du Québec garde le rythme

La croissance du PIB a conservé sa vitesse de croisière au deuxième trimestre. Les tensions commerciales ne se font toujours pas ressentir sur l’économie québécoise.

Le PIB du Québec a crû de 0,6 % entre les premier et deuxième trimestres, soit à un rythme annuel de 2,5 %. La donnée pour les trois premiers mois a également été révisée à la hausse, de 1,8 à 2,4 %. Au total, pour l’ensemble du premier semestre, la poussée se chiffre à 3,1 % par rapport au semestre correspondant de 2017.

L’Institut de la statistique du Québec parle d’une progression généralisée de la demande intérieure finale, qui atteint 3,9 % au premier semestre. Aussi, « la croissance de la formation brute de capital fixe (+ 7,4 %) est robuste, particulièrement celle des entreprises (+ 8,2 %). » S’ajoute la contribution des échanges commerciaux, l’augmentation des importations (+ 3,9 %) surpassant celle des exportations (+ 2 %).

Marc Pinsonneault, économiste principal à la Banque Nationale, note que le PIB québécois est en croissance pour un dixième trimestre consécutif, « la plus longue séquence du genre depuis février 2001. Durant cette période, la demande intérieure finale a, en général, été le fer de lance de la croissance ». Au cours des sept derniers trimestres, cette demande intérieure a été fortement alimentée par les investissements des entreprises. Pour leur part, « les ménages continuent de dépenser avec prudence, mais cela n’est pas faute de moyens, comme l’indique leur taux d’épargne, qui demeure relativement élevé ». Ici, il y a contraste, le taux d’épargne des ménages québécois se situant à 6,4 % contre 2,6 % pour le reste du Canada.

« Devant ce tableau reluisant, nous n’avons aucune peine à maintenir notre prévision d’une croissance économique de 2,4 % en 2018 », ajoute l’économiste de la Nationale.

Au Mouvement Desjardins, l’économiste principale Hélène Bégin retient également que la vigueur de la consommation et celle des investissements s’avèrent des points d’appui solides. « Les ménages sont actifs malgré le recul du niveau d’emploi depuis le début de l’année. La faiblesse du taux de chômage autour de 5,5 % ainsi que les hausses salariales plus généreuses contribuent à maintenir la confiance des Québécois à un niveau élevé. » Elle fait ressortir la bonne tenue du secteur résidentiel malgré le resserrement des règles hypothécaires et la hausse des taux d’intérêt. Et les investissements soutenus des entreprises, nourris par un haut niveau de confiance.

L’économiste se demande toutefois si le commerce extérieur saura garder la forme. « Les tarifs touchant certaines industries à la frontière canado-américaine, depuis l’été, affecteront peu à peu la chaîne industrielle de ces produits. » Souhaitant que les tensions commerciales avec les États-Unis n’alimentent pas l’incertitude, Hélène Bégin conclut qu’il n’en demeure pas moins que « des risques importants teintent les perspectives économiques. Il est donc prématuré de revoir à la hausse la prévision de croissance du PIB réel de 2,3 % pour l’année 2018 ».

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