Des locataires québécois pourraient ne pas voir la couleur de l’argent des baisses de taxes scolaires du gouvernement Legault, qui restera dans les poches de leur propriétaire.
Vendredi, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) a invité ses membres à « conserver » l’argent des baisses de taxes scolaires, la qualifiant de « mince compensation face aux centaines de millions $ perdus ».
« C’est toujours plus serré un peu. J’aurais aimé ça l’avoir moi aussi cette baisse-là », lance avec déception au Journal Fernand Plante, 90 ans, locataire à Saint-Basile-le-Grand.
Depuis que le gouvernement Legault a lancé sa réforme de la taxation scolaire à taux unique, celle-ci a été vigoureusement critiquée par ses opposants qui disent qu’elle enrichit les plus riches au détriment de la classe moyenne.
Par exemple, un duplex de 400 000 $ de la Rive-Sud, situé sur le territoire de la Commission scolaire des Patriotes, a vu son compte de taxes scolaires passer de 775 $, en 2017, à 669 $ l’an dernier, équivalant à une baisse de 106 $ ou 50 $ par locataire.
Quelques dizaines de dollars de plus par année qui auraient pu faire du bien à ceux qui en arrachent chaque mois.
« Ils disent toujours que ça coûte plus cher, mais nous autres aussi, ça nous coûte plus cher », déplore M. Plante, qui habite un logement en banlieue depuis cinq ans.
« Immoral »
« Je comprends que ça soit perçu comme étant “immoral”, mais les critères de fixation de loyer ont floué les propriétaires pendant des décennies. Pour une fois qu’on a une chance, on va aller récupérer par les taxes scolaires », s’est défendu le directeur Affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette.
Des propos qui ont fait bondir la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, qui pointe du doigt « leur appât du gain ».
Elle rappelle que le loyer moyen a déjà augmenté de 3,4 % entre 2017 et 2018, au Québec, selon le plus récent rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
« Leur seul objectif, c’est d’avoir des loyers plus hauts pour pouvoir faire plus de profits parce que, pour eux, c’est un marché, un investissement », a-t-elle ajouté, convaincue que la recommandation de la CORPIQ contourne carrément les règlements.
À Montréal, les deux tiers des ménages sont locataires, a rappelé François Saillant, qui a œuvré pendant près de 40 ans au FRAPRU. Dans l’ensemble du Québec, ce chiffre avoisine les 40 %. « C’est une mesure fiscale injuste », a-t-il conclu.
♦ En Montérégie, l’économie moyenne sur le compte de taxes scolaires est de 185 $. À Montréal, ce chiffre bondit à 294 $.
https://www.journaldemontreal.com/selon-la-corpiq-il-nest-pas-question-de-refiler-la-baisse-de-taxe-scolaire-aux-locataires
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