
Les conservateurs maintiennent la pression sur Justin Trudeau dans l'affaire SNC-Lavalin. Ils déposent lundi une motion pour forcer le premier ministre à comparaître devant le comité permanent de la justice et des droits de la personne.
Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a tenu un point de presse lundi matin à Ottawa pour discuter de la motion, qu'il s'apprêtait à déposer à la Chambre des communes. Il a soutenu que cette histoire touchait « l'essence de ce qui fait du Canada un pays juste et démocratique ».
Lorsqu'on lui a fait remarquer que l'ex-dirigeant conservateur Stephen Harper avait refusé d'acquiescer à une telle requête, il a invoqué le caractère « sans précédent » de l'affaire pour justifier la pertinence de sa démarche.
« La situation, c'est que les allégations parlent (des) actions du premier ministre lui-même, de Justin Trudeau lui-même, pour (s') ingérer dans une poursuite criminelle », a insisté Andrew Scheer dans le foyer de la Chambre.
La motion qu'il parraine « ordonne au premier ministre de comparaître, de témoigner et de répondre à des questions sous serment devant le comité permanent de la justice et des droits de la personne lors d'une réunion télévisée de deux heures avant le vendredi 15 mars 2019 ».
Le bureau du premier ministre n'a pas voulu offrir de commentaires sur cette requête, lundi matin. Il y a toutefois fort à parier que Justin Trudeau devra offrir une réaction lors de la période des questions, à laquelle il doit participer en après-midi.
Un comité a amorcé la semaine dernière un examen de l'affaire SNC-Lavalin, qui a plongé le gouvernement Trudeau dans la tourmente depuis que le Globe and Mail a écrit que l'ex-ministre de la Justice et procureure générale, Jody Wilson-Raybould, aurait subi des pressions indues.
L'étude se poursuit lundi avec les témoignages de quatre spécialistes en droit qui viendront offrir des explications sur les accords de poursuite suspendue et la doctrine Shawcross, une convention qui codifie le double rôle de ministre de la Justice et de procureur général.
Mais c'est véritablement l'ancienne ministre au coeur de cette tempête qui secoue les libéraux, Jody Wilson-Raybould, dont on attend le témoignage avec le plus d'impatience. On s'attend à ce qu'elle se présente au comité mardi ou mercredi.
Jusqu'à la semaine dernière, elle disait toujours recevoir les conseils juridiques sur la question du secret professionnel, qu'elle invoque pour justifier le peu de détails qu'elle a pu fournir sur cette affaire d'ingérence politique alléguée.
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Libellé de la motion conservatrice
"Que, compte tenu des propos du premier ministre le mercredi 20 février 2019 selon lesquels le comité permanent de la justice et des droits de la personne est la tribune appropriée pour que les Canadiens obtiennent des réponses concernant l'affaire SNC-Lavalin, et que compte tenu de sa participation directe alléguée dans une démarche soutenue visant à influencer la poursuite criminelle contre SNC-Lavalin, la Chambre ordonne au premier ministre de comparaître, de témoigner et de répondre à des questions sous serment devant le comité permanent de la justice et des droits de la personne lors d'une réunion télévisée de deux heures avant le vendredi 15 mars 2019."
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