
Un homme d’affaires entend contester devant les tribunaux une décision qu’il considère «ridicule» de la CNESST, qui l’obligerait à fournir des «caps d’acier» à ses employés de cuisine pour éviter des blessures avec les couteaux.
«En 58 ans en restauration, je n’ai jamais vu un cuisinier se blesser comme ça à un pied. C’est complètement irréaliste, a dénoncé au Journal Peter Sergakis. C’est un inspecteur un peu trop zélé qui voulait justifier son salaire.»
Celui qui possède un empire d’une quarantaine de restaurants et de bars est furieux depuis qu’un inspecteur de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a imposé en août à la Brasserie Le Manoir, dans le quartier montréalais Notre-Dame-de-Grâce, le port de souliers de protection pour les employés qui manipulent des couteaux.
«Je vais contester tout ça. Je suis prêt à me rendre jusqu’au bout [du processus judiciaire] s’il le faut», a-t-il affirmé.
Selon le restaurateur, le risque de blessures à un pied en cuisine est «pratiquement inexistant». Pour appuyer ses dires, il a fait tomber à plusieurs reprises un couteau sur le sol.
«Tu vois, je ne dis pas n’importe quoi. Ça tombe toujours du côté du manche, le côté le plus lourd», s’est exclamé M. Sergakis.
Il ajoute que tout gestionnaire de bar ou de restaurant doit s’assurer de fournir l’environnement de travail le plus sécuritaire possible à ses employés.
«Des blessures, on n’en veut pas. Si la CNESST s’attaquait à un réel problème, je me plierais à la recommandation. Mais là, il n’en est rien», a indiqué M. Sergakis, craignant que l’organisme veuille étendre cette mesure partout au Québec.
«Ça deviendrait ingérable, s’indigne-t-il. Faudrait tenir des stocks de caps d’acier. Déjà qu’on vit des temps plus difficiles, ce sont des coûts supplémentaires que personne ne peut se permettre.»
Contactée par Le Journal, l’Association Restauration Québec (ARQ) a reconnu qu’il s’agit là d’une mesure «peu fréquente» qui peut être imposée par la CNESST «au cas par cas».
«On ne voudrait pas que ce soit généralisé dans toute l’industrie. [...] Ça deviendrait un gros volume de chaussures et il y a beaucoup de roulement dans le milieu», a reconnu Martin Veilleux, responsable des communications et affaires publiques.
Du côté de la CNESST, on ne pouvait pas commenter le cas particulier de la Brasserie Le Manoir, puisque la décision est contestée au Tribunal administratif du travail.
«Je peux dire que c’est un article de la loi [qui permet une telle obligation] et c’est quelque chose qui est demandé depuis des années», a indiqué Julie Robitaille, responsable des communications pour la région de Montréal.
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