
Québec continue d’aider la papetière Kruger, cette fois dans le cadre d’un projet de 575 millions visant la construction d’une usine de fabrication de papier tissu à Sherbrooke qui devrait créer plus de 180 emplois.
L’usine, dont les activités devraient débuter en 2021 dans l’arrondissement de Brompton, verra le jour en partie grâce à une débenture convertible de 105 millions consentie par Investissement Québec (IQ), le bras financier de l’État québécois.
Cette annonce a été effectuée jeudi, à Sherbrooke, par la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, et le président du conseil d’administration et chef de la direction de Kruger, Joseph Kruger II, notamment.
La nouvelle usine, qui se trouvera sur le site de l’entreprise à Brompton, devrait produire à terme environ 70 000 tonnes métriques de papier hygiénique et d’essuie-tout par année. Kruger estime qu’elle pourra accroître son offre de produits, qui seront vendus sous les marques Cashmere, SpongeTowels et Purex, dans ce segment.
« Il s’agit de produits difficiles à transporter, a expliqué le directeur général du marché canadien des produits à la consommation de Kruger, Michel Manseau, au cours d’un entretien téléphonique. Il faut être près de nos marchés. »
Celui-ci a ajouté que Kruger tablait sur ce projet depuis plusieurs années déjà, mais les discussions avec le gouvernement se sont échelonnées sur les 18 derniers mois.
L’usine utilisera le séchage à air traversant, ce qui, selon Kruger, constitue la technologie la plus « avancée au monde » pour la fabrication de papiers, notamment parce qu’elle utilise moins de fibres pour la fabrication.
Depuis 2013, Kruger produit annuellement 60 000 tonnes à Memphis, au Tennessee.
« La concurrence venait des États-Unis, a expliqué Mme Anglade au cours d’un entretien téléphonique. Krugrer aurait pu aller à Memphis ou ailleurs au sud de la frontière. Il fallait trouver un juste milieu. Le gouvernement devait apporter son soutien. »
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement Couillard vient en aide à Kruger. L’automne dernier, l’État québécois a allongé 44,6 millions en plus de consentir des prêts afin de prendre une participation de 37,5 % dans Kruger Holding S.E.C.
L’objectif visait la modernisation des usines de Wayagamack, à Trois-Rivières, et de Brompton en vue d’une production de papiers pour emballages alimentaires, les produits d’étiquetage et le papier couché pour impression numérique sur presses à jet d’encre, entre autres.
Au total, depuis 2013, la valeur des prêts autorisés à l’entreprise totalise 189,3 millions et un feu vert a également été donné à une garantie de prêt de 71 millions, selon les réponses fournies par le ministère de l’Économie.
Dans le cas de l’usine de papier tissu, M. Manseau a souligné qu’il s’agissait d’un « projet massif » et que le prêt serait remboursé.
« C’est normal, les gouvernements soutiennent des investissements massifs qui ne sont pas à court terme, a-t-il dit. Nous sommes ici depuis 100 ans et nous entendons y demeurer pour au moins 100 [autres] années. »
Mme Anglade a convenu que Kruger a bénéficié à plus d’une reprise de l’appui de l’État québécois au cours des dernières années, mais elle a confiance de voir Québec récupérer ses billes.
La débenture convertible devra être remboursée dans les 36 mois suivant son échéance. Autrement, IQ pourrait devenir propriétaire jusqu’à hauteur de 48,6 % de la machine à papier tissu de Brompton.
Le siège social de Kruger, compagnie qui a été fondée en 1904, se trouve à Montréal. La société, qui possède de nombreuses filiales au Canada et aux États-Unis, compte 5000 employés, dont 3200 au Québec.
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