
Le président-directeur général de la Société québécoise du cannabis, Jean-François Bergeron
Photo : Radio-Canada / Thomas Christopherson
Fier des quatre millions de transactions de la société d’État en un an, Jean-François Bergeron se prépare maintenant à commercialiser des produits comestibles et des breuvages à base de cannabis. Mais pas question de proposer des friandises aux consommateurs de la province.
Le PDG ne s’en cache pas : cette deuxième étape de la légalisation qui débute aujourd’hui va beaucoup trop vite.
Un an jour pour jour, c’est extrêmement rapide, dit l’homme d’affaires tiré à quatre épingles, attablé à son bureau tout neuf du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Ça nous bouscule.
Dès aujourd’hui, les producteurs qui détiennent des licences fédérales peuvent fournir un préavis de 60 jours à Santé Canada s'ils souhaitent vendre des produits comestibles, des extraits ou du cannabis pour usage topique, comme des crèmes. Les consommateurs devront donc attendre à la mi-décembre avant de pouvoir s’en procurer.
Le Québec va prendre, encore une fois, une approche très sobre. Ce n’est pas une course. On va insérer des produits au fur et à mesure qu’on va les comprendre et garantir un certain niveau de sécurité.
Comme souhaité par le gouvernement de la Coalition avenir Québec, la SQDC ne proposera aucune friandise ou « tout autre produit attrayant pour les mineurs ». La province est d’ailleurs la seule à avoir adopté un tel règlement.
Les chocolats, les jujubes, les brownies et les desserts, même si ça avait été légal, on n’en aurait pas trouvé à la SQDC, soutient le PDG. Ce n’est pas ce qu’on souhaite. Les clients pourront se procurer des breuvages, mais rien de solide. Si on nous propose un produit comestible qui n’est pas une sucrerie, on sera plus qu’heureux de le vendre.
La société d’État commercialisera aussi du haschisch et des extraits de cannabis avec une concentration maximale de 30 % de THC. La SQDC étudie l’option de vendre des vapoteuses, mais rien n’est moins sûr, compte tenu des risques pour la santé publique causés par la cigarette électronique.
Notre mission n’est pas de faire du développement des affaires, lance M. Bergeron. C’est plutôt de migrer le marché noir vers le marché légal dans une perspective de protection de la santé.
Des débuts difficiles
En ce premier anniversaire de la légalisation, le gestionnaire, qui a notamment travaillé pour Kruger, Astral média et la SAQ, reconnaît d’emblée que le lancement de la SQDC a été tumultueux.
Les premiers mois ont été marqués par les ruptures de stock, les heures d’ouverture réduites et les files devant les succursales. Une situation qui a laissé le champ libre au marché illicite.
Ce n’est pas ce qu’on souhaitait, admet-il. On savait que le démarrage ne serait pas facile, mais on pensait vraiment que le Québec était à l’abri parce qu’on avait soumis nos bons de commande avant toutes les autres provinces. Mais cela a été plus difficile qu’anticipé.
Le Québec compte aujourd'hui 22 boutiques de la SQDC. D’ici le mois de mars, ce chiffre devrait monter à 43.
Pour aller chercher le marché noir, ça prend un réseau de succursales et une proximité. Notre site web fait son travail, mais il ne représente que 10 % de nos ventes.
M. Bergeron se félicite d’ailleurs d’avoir un prix de vente de 20 % en deçà de la moyenne nationale, soit 8,25 $ le gramme. Pour contrer les bas prix des trafiquants, la SQDC offrira dès demain un produit de 28 grammes à 125,70 $, ce qui correspond à un prix de 4,49 $ le gramme.
En un an, la SQDC a vendu pour 27 tonnes de cannabis, soit l’équivalent de 60 conteneurs. Jusqu’à maintenant, la société d’État estime avoir accaparé 18 % des parts du marché illicite. D’ici cinq ans, Jean-François Bergeron vise une part de 70 %.
Je crois que c’est faux de penser qu’on a eu un impact majeur sur le marché noir jusqu’à maintenant. Mais en une année, on lui a quand même pris plus de quatre millions de transactions
, affirme Jean-François Bergeron.
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