Publié le 18 juil. 2020 à 9h14
L'été est traditionnellement la saison phare pour les acheteurs et les vendeurs de pur-sang. Arqana : la maison de vente aux enchères détenue majoritairement par le Prince Aga Khan aux côtés d' Artcurial , passe sur le ring de Deauville les yearlings les plus prometteurs - ces poulains de dix-huit mois qui conjuguent excellence génétique et physique d'athlète. Mais cette année, coronavirus oblige, Arqana se contente le 20 juillet d'organiser une vente de 250 chevaux de plat et d'obstacle. Il faudra attendre les 24,25,26 septembre pour voir l'élite de la production française .
« Aux Etats-Unis, en Australie, en Europe, les ventes ont dû être repositionnées, décalées, adaptées, avec l'organisation de visites dans les haras en petits comités, dans le respect de la distanciation, les offres étant effectuées ensuite par téléphone ou par internet », constate Eric Hoyeau, le président d'Arqana, maison qui pèse à elle seule 94 % du marché français des enchères de chevaux.
Rendez-vous à la rentrée
Face aux conséquences de l'épidémie sur une activité dont le calendrier est dicté par l'évolution des animaux, et face aux restrictions de déplacements, il a fallu non seulement trouver les meilleures dates possibles pour chaque maison de vente sur chaque continent, mais aussi rassembler des vacations habituellement concurrentes pour faciliter la vie des vendeurs et des acheteurs.
Ainsi la date retenue fin septembre dans l'hexagone pour adjuger 450 futurs cracks des champs de courses , permettra aux acquéreurs américains, japonais, australiens, ou des pays du Golfe, de participer aux ventes de yearlings premium dans les trois pays phares de l'élevage européen au cours d'un unique séjour. Car Arqana s'est concertée avec Tattersales en Angleterre et Goffs en Irlande, ses grands concurrents.
Toujours dans un esprit de coopération et de soutien aux éleveurs français , Arqana intégrera à sa vente d'octobre deauvillaise les pur-sang ayant un pedigree moins prestigieux (segment intermédiaire) 150 yearlings que le numéro deux français Osarus, devait mettre aux enchères dans son bastion de la Teste, près d'Arcachon. « L'association avec Arqana nous permet également de mettre en commun nos efforts de promotion et d'accueil. L'heure est à la défense des intérêts de la filière », souligne Emmanuel Viaud, le directeur d'Osarus.
Le haut du marché plus résistant
« Pendant le confinement, nous avons échangé avec nos vendeurs, inquiets quant aux perspectives de commercialisation de leur production. Les éleveurs ont besoin de visibilité pour préparer leurs yearlings et nous voulons maximiser les chances d'attirer à Deauville les acheteurs du monde entier », poursuit Eric Hoyeau .
Déjà les 29 et 30 juin dernier, Arqana et Goffs UK s'étaient associés pour organiser la vente « Breeze Up » - des chevaux de 2 ans présentés montés au public -, de manière délocalisée à Doncaster en Angleterre. « Globalement, le marché a bien répondu dans sa partie haute » relève Eric Hoyeau. Certes, 73 poulains sont passés sur le ring contre 145 en 2019, mais le prix moyen de 156.000 euros était de 20 % supérieur à celui de l'an dernier, et 83 % des chevaux ont trouvé preneur.
Si le patron d'Arqana s'attend à ce que globalement « le secteur soit secoué par le Covid », il appréhende moins pour l'offre premium qui représente 30 % du marché, que pour les 70 % restants, possiblement plus impactés. Pour sa propre maison de vente, Eric Hoyeau table sur un recul de son chiffre d'affaires de 10 à 15 % sur le haut du marché et de 30 à 35 % sur le créneau inférieur.
Et la fin de saison, consacrée aux ventes d'élevage, pourrait s'avérer compliquée. « Ceux qui détiennent des juments destinées à la reproduction, ne voudront pas forcément les vendre, espérant une reprise plus tard » craint-il, estimant en revanche que le report de nombreuses ventes n'aura pas d'incidence sur les courses, elles-mêmes décalées.
July 18, 2020 at 02:14PM
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La saison chamboulée des ventes de pur-sang d'exception - Les Échos
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