Sergio Marchionne, le patron emblématique de Fiat Chrysler (FCA), Ferrari et CNH Industrial, est malade et les administrateurs des trois groupes doivent discuter en urgence samedi de son remplacement, rapporte le site Automotive News.
Contacté par l'AFP, le constructeur italo-américain s'est refusé à tout commentaire.
Les conseils d'administration sont prévus dans l'après-midi, et chacun des trois groupes doit décider entre trouver une solution provisoire en attendant le retour de M. Marchionne ou organiser sa succession dans l'urgence.
Âgé de 66 ans, M. Marchionne a subi une opération chirurgicale en juin, officiellement à l'épaule droite. Mais, selon Automotive News, son indisponibilité pour raison de santé risque de se prolonger.
Le patron italo-américain aux éternels pulls ou polos noirs, qui avait pris les commandes de Fiat en 2004, avait déjà commencé à préparer sa succession, mais il prévoyait de passer les rênes dans le courant de l'année 2019.
En 14 ans, il a profondément remodelé le groupe, d'abord en redressant Fiat, puis en l'alliant en 2014 à l'américain Chrysler, avant de procéder en janvier 2016 à la séparation de Ferrari.
Il en a gardé beaucoup de casquettes en même temps: administrateur délégué de FCA, PDG de Ferrari et président de la société de portefeuille CNH Industrial.
Selon les médias italiens, Louis Carey Camilleri, déjà membre du conseil d'administration de Ferrari, devrait devenir directeur général de Ferrari, tandis que John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli, prendrait la présidence.
Compagnon de la mannequin Naomi Campbell, M. Camilleri est actuellement président de Philipp Morris International, un groupe historiquement très lié à Ferrari, via la commandite de la Scuderia.
L'incertitude règne en revanche pour le poste d'administrateur délégué de FCA. M. Marchionne a régulièrement dit que ce serait un homme issu du groupe. En avril, il avait déclaré que son nom serait connu en 2019.
Marques de luxe et hybrides
La question de ma succession est «difficile, mais nous trouverons la personne adaptée et capable, ayez confiance», avait-il lancé.
Parmi les candidats tenant la corde selon la presse figurent le responsable des activités européennes du groupe Alfredo Altavilla, le patron de Jeep Mike Manley et le directeur financier de FCA Richard Palmer.
Début juin, M. Marchionne avait présenté le plan 2018-2022 de FCA, qui entend mettre l'accent sur ses marques «premium» -- Jeep, Alfa Romeo, Maserati, Ram -- et réduire la part du diesel au profit de véhicules hybrides et électriques.
Selon Morgan Stanley, Jeep devrait d'ailleurs représenter à lui seul près de 70% des profits de FCA cette année.
Il avait alors arboré une cravate pour marquer le fait que FCA prévoyait de parvenir à porter à zéro sa dette nette industrielle fin juin. Un immense défi puisqu'elle s'élevait à 7,7 milliards d'euros fin 2014.
Le constructeur a enregistré en 2017 de nouveaux résultats record, mais en janvier il s'était montré plus prudent pour cette année.
Au premier trimestre, FCA a vu son bénéfice net bondir de 59% à 1,021 milliard d'euros et a confirmé ses objectifs pour 2018: un chiffre d'affaires de 125 milliards d'euros, un bénéfice net ajusté de 5 milliards d'euros, un BAII ajusté égal ou supérieur à 8,7 milliards d'euros et une génération de trésorerie d'environ 4 milliards.
Les ventes et bénéfices de Ferrari aussi accumulent les records ces dernières années.
La célèbre marque au cheval cabré qui limite volontairement sa production pour maintenir son caractère exclusif, a livré 8398 bolides en 2017 et réalisé sur l'année un chiffre d'affaires de 3,417 milliards d'euros (+10%) et un bénéfice net de 537 millions d'euros (+34%).
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